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Peut-on se fier à l’agriculture bio pour nourrir la planète sans prendre davantage de territoire à la nature ? 

 

- Sophie Lavallée

Même en réduisant le gaspillage et la consommation de viande, ça ne fonctionnera pas! Cette grande question, Serge-Étienne Parent, Ingénieur et chercheur en agroenvironnement de l’Université Laval, l’a abordée lors du congrès de l’Ordre des Agronomes du Québec, le 29 octobre dernier. Faisant référence à l’étude de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publiée en 2017 dans la revue Nature Communications, qui formulait les conditions dans lesquelles produire nos aliments 100% biologiques soutiendrait la population mondiale.

Une agriculture 100% biologique réduirait l’utilisation des produits chimiques mais, nécessiterait plus de terres que l’agriculture conventionnelle (non biologique). Le bio produit moins d’aliments par unité de surface. Le problème avec l’utilisation de plus de terres, estimée entre 16% et 33% selon l’étude, augmenterait la déforestation, ce qui anéantirait les gains de réduction des gaz à effet de serre (GES) en plus de réduire la biodiversité.

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Alors, comment relever le défi ?

Selon l’ingénieur, on ne peut s’étendre davantage sur des terres limitées. Il faut alors miser sur une plus grande quantité d’aliments produits par unité de surface tout en ayant des objectifs écologiques mesurables. La plus récente méta-analyse, publiée en 2017 dans Environmental Research Letters, par des chercheurs de l’Université du Minnesota, aborde « l’intensification écologique » comme solution. L’idée est de concentrer la production d’aliments sur la plus petite surface possible en vue de laisser davantage d’espace à la nature.

Attention à la base de calcul !

« Pour bien comparer les pratiques agricoles, le choix de la base de calcul est déterminant », nous explique le chercheur. La réduction des contaminants du sol calculée par unité de surface fournit une interprétation en faveur de l’agriculture biologique. Par contre si la base de calcul choisie est par unité de production, alors la performance de la régie conventionnelle peut égaliser la régie biologique.

Épargner ou partager le territoire ?

Deux stratégies écologiques se mesurent : l’épargne et le partage. Épargner le territoire en concentrant la production serait plus bénéfique pour le maintien de certaines espèces d’arbres et d’oiseaux.

Le partage du territoire mise sur des cultures qui s’entremêlent avec d’autres espèces. C’est en ligne avec les principes de l’agriculture biologique. Par exemple, des espèces d’arbres et d’oiseaux sont mesurés en fonction du rendement des cultures sur un territoire donné. Les chercheurs peuvent voir si l’espèce tolère ou s’effondre après le commencement d’une culture. Ils peuvent ainsi établir la limite où les rendements sont acceptables dans la stratégie de partage.

Leur mise en pratique combinée serait plus favorable pour nourrir la planète de façon durable.

 

Crédit photo: Pixabay.com

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