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Les photos et les vidéos de la catastrophe du 11 mars continuent de faire le tour du monde, mais un constat va devoir lui aussi faire son chemin dans les prochains jours : le Japon est un maître en matière de préparation aux séismes. On ose à peine imaginer les dégâts, si ça n’avait pas été le cas.

C’est qu’à travers leur histoire, les Japonais ont appris: l’île qu’est le Japon est assise à la jonction de deux plaques continentales, ce qui en fait l’un des pays les plus exposés aux tremblements de terre. Le 1er septembre 1923, le plus gros de l’histoire récente (une magnitude de 7,9, contre 9,0 pour celui qui vient de frapper), avait tué plus de 100 000 personnes et nivelé une partie de la ville de Tokyo. Au point où il avait été envisagé de reconstruire la capitale ailleurs.

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Ils ont fini par reconstruire au même endroit mais depuis, les édifices répondent systématiquement à des normes élevées de résistance aux séismes, normes qui furent remises à jour en 1981, puis en 2000, en fonction des nouvelles connaissances acquises au Japon et ailleurs en sismologie. De plus :

- depuis 1960, le pays célèbre chaque année, le 1er septembre, le Jour de la prévention des désastres, qui inclut des exercices d’évacuation; - des villes et des administrations régionales ont leurs propres programmes d’investissements dans la sécurité des hôpitaux et des écoles; - bien avant que le tsunami de 2004, en Indonésie, ne force le reste du Pacifique à se doter d’un système d’alerte haut-de-gamme, le Japon avait déjà le sien... depuis 50 ans. Il consiste en 300 détecteurs placés autour des îles japonaises, dont 80 aquatiques, chargés de prédire la force, la vitesse et le moment d’arrivée de tout tsunami; - certaines villes ont construit des murs et des écluses pour empêcher les plus grandes vagues de s’enfoncer trop loin à l’intérieur des terres; - même sans ce sytème, les Japonais savent. Ils savaient bien avant nous : le mot tsunami nous vient du japonais, où il signifie « vague sur le port ». Lorsque survient un tremblement de terre, les gens qui habitent la côte n’attendent pas une alarme : ils savent depuis des générations qu’il faut s’éloigner de la mer.

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