Cette hypothèse est pourtant relativement facile à tester. Et, c’est le genre de défis que j’apprécie particulièrement. De plus, cela change de réviser un mémoire de maitrise et d’envoyer des CVs. Tout ce qu’il faut c’est une banque de données des prix de l’essence au Québec. Heureusement, Paul Racicot, qui compile ces informations depuis juin 2011, m’a gentiment fourni l’information.
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Il ne restait plus qu’à analyser ces données. Premièrement, j’ai fait un petit contrôle de qualité. En effet, il manquait des données et Paul les a interpolées. Cela ne change pas grand-chose au résultat, mais par rigueur j’ai enlevé ces données de l’ensemble. De plus, j’ai soustrait au prix de l’essence pour une journée la moyenne glissante centrée sur cette date pour une période d’un mois. Le but de cette manœuvre est d’éliminer l’effet des variations lentes du prix de l’essence et de se concentrer uniquement sur les fluctuations rapides.
On peut ainsi produire un graphique de la variation du prix autour de la moyenne hebdomadaire pour chaque jour de la semaine (Les traits en pointillé représentent l'intervalle de confiance de 95%). On remarque que le prix de l’essence atteint un sommet le jeudi et un minimum le lundi. L’effet est statistiquement très significatif. De plus, la variation semble être corrélée d’un jour à l’autre, ce qui indique encore qu’il ne s’agit pas d’une fluctuation aléatoire.
Par conséquent, à la lumière de ces données, il semble qu’effectivement les pétrolières manipulent le prix de l’essence. Par contre, la logique sous-jacente n’est pas évidente, pas plus que les changements soient faits juste avant les congés, comme le veut la croyance populaire.
