Il sagit, comme la semaine dernière (voir ce texte) dun gène. Et comme pour le gène de la semaine dernière, les scientifiques sont dans le noir quant à son utilité. Mais ils constatent que ce gène produit une protéine quon retrouve dans le cerveau. Et ils constatent également que les humains génèrent davantage de copies de ce gène que les chimpanzés et les souris. Cela pourrait donc être un élément-clef de ce qui différencie notre cerveau.
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Sauf que cette découverte, au passage, entraîne plus de questions que de réponses. Par exemple, le fait que ce gène existe en plusieurs copies: jusquà récemment, les généticiens émettaient lhypothèse que ces gènes en double ou en triple étaient des inutiles, des déchets dun passé révolu, ou au mieux des "copies de sûreté". Ce nest que depuis 12 mois que la perspective a changé, et quon a admis que ces doublons devaient avoir une utilité.
Le fait que ce gène, appelé DUF1220, existe en davantage de copies chez nous, confirme donc cette dernière hypothèse: on ignore à quoi servent ces copies, mais elles servent manifestement à quelque chose. Quelque chose qui a tout à voir avec lévolution: elles pourraient être la source des variations qui, au fil des millions dannées, en viennent à différencier deux espèces.
Dans le cas précis du DUF 212, qui existe en 212 copies chez nous contre seulement 37 chez le chimpanzé, ce quelque chose a peut-être carrément contribué à nous doter de la pensée abstraite et complexe. La conclusion est tentante, reconnaissent dans la revue Science James Sikela et ses collègues de lUniversité du Colorado, mais rien ne permet daller aussi loin pour linstant.