Intrigues, trahisons et décapitations. La série Les Tudors entraîne les téléspectateurs dans l’univers sanglant d’Henri VIII et leur révèle les moindres secrets de cette famille royale du 16e siècle. Il est cependant un mystère qui plane toujours : l’identité du pathogène responsable de la suette, cette maladie épidémique foudroyante, apparue en 1485, et qui fit des ravages à la cour d’Angleterre. Elle avait tant effrayé le roi qu'il avait changé fréquemment de résidence pour éviter la contagion.

Les symptômes décrits à l’époque terrifient au même titre que ceux de la peste : maux de tête, douleurs musculaires et abdominales, transpiration abondante, palpitations, paralysie, difficultés respiratoires. Le processus prend de 12 à 24 heures, parfois aussi peu que quatre, et se solde par la mort. L’Angleterre connaîtra cinq épidémies de suette, la dernière en 1551, avant que la maladie ne disparaisse mystérieusement. Plusieurs historiens tenteront d’en identifier la cause, mais l’aspect infectieux ne sera reconnu qu’en 1933.

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Plusieurs hypothèses ont été depuis émises pour identifier le pathogène responsable des épidémies de suette. En 1997, Alan Dyer, un historien de l’Université Wales, au Royaume-Uni, réalise une étude épidémiologique à partir des registres de décès. Suite à ses observations, certains chercheurs pointent du doigt deux virus : celui de la fièvre hémorragique de Congo-Crimée et celui du syndrome pulmonaire à Hantavirus. Dans les deux cas, la solution semble bonne mais elle ne correspond pas parfaitement aux descriptions de l’époque.

Il faudra attendre l’année 2001 pour assister à un revirement spectaculaire : 13 personnes infectées par le bacille du charbon (Bacillus anthracis) montrent des symptômes similaires à la suette. En 2004, le microbiologiste américain Edward McSweegan du National Institues of Health propose l’inhalation de ces bactéries comme étant une cause plausible aux épidémies de suette. Des tâches noires sur certaines victimes, un symptôme de la maladie du charbon, avaient d’ailleurs aussi été observées.

Selon ce chercheur, il faudra, pour enfin éclaircir le mystère de la suette, exhumer les corps de victimes et effectuer des analyses d’ADN pour découvrir des spores de bacilles. De telles expérimentations sont complexes, mais qui sait? On résoudra peut-être bientôt l’énigme de la maladie des Tudors.

Pour plus de détails sur la série, voir Les Tudors sur le site de Radio-Canada.

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