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Être peu informé est moins grave qu’être mal informé, du moins lorsqu’il est question de santé.

« Les non informés sont plus susceptibles que les mal informés d’avoir des attitudes positives à l’égard de la vaccination, de recommander celle-ci aux autres et de se faire eux-mêmes vacciner », lit-on dans une étude publiée le 4 juillet dans la revue Scientific Reports

Les deux chercheurs en communications de la santé rappellent que, traditionnellement, les recherches sur le niveau de connaissances des gens face aux problèmes de santé, ont surtout consisté en des mesures du niveau de connaissances ou d’ignorance. Dans ces enquêtes, on pose tout simplement des questions qui permettent de mesurer quel pourcentage de la population a la bonne réponse. 

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Sauf que cette façon d’analyser a ses limites: une personne peut être ignorante de ce qu’est un virus ou un vaccin, et néanmoins avoir compris que le vaccin est efficace. Qui plus est, une personne peut être ignorante d’un fait tout en étant consciente qu’elle est ignorante. Alors qu’une personne qui entretient une fausse croyance peut avoir beaucoup plus de difficultés à admettre son ignorance, comme l’ont révélé plusieurs recherches ces dernières années

À l’heure où la désinformation est carrément devenue un enjeu de santé publique (et même « la principale menace à la santé publique », selon l’Organisation mondiale de la santé en 2019), il est donc important, écrivent Peter J. Schulz et Kent Nakamoto, de faire cette distinction, parce qu’ignorance et désinformation entraînent inévitablement des stratégies de communication différentes. 

Faire cette distinction « aide à clarifier les audiences pour lesquelles des campagnes d’information sont susceptibles d’être efficaces —non pas toutes les personnes qui montrent un niveau limité de connaissances objectives » mais celles dont les mauvaises réponses aux tests sont néanmoins accompagnées d’une « reconnaissance » de leurs propres incertitudes. 

Les réponses aux questions que ces chercheurs ont posé à quelque 1700 citoyens en Suisse tendent à confirmer que « les audiences les plus problématiques » seront celles dont les « échecs en termes de connaissances sont principalement causés par de la mésinformation et qui sont confiantes », malgré cela, d’avoir les connaissances nécessaires.

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