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Un oiseau d’Australie a appris à utiliser les fontaines d’eau… au point où ses congénères font maintenant la queue pour s’abreuver.

Le cacatoès est déjà connu pour son intelligence et sa capacité d’adaptation aux milieux urbains: c’est le même oiseau qui, à Sydney en 2022, avait été remarqué pour sa capacité à ouvrir des poubelles, en dépit des efforts des humains pour lui rendre la tâche difficile. 

Mais la fontaine comportait un obstacle particulier. Il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour obtenir un jet d’eau, il faut maintenir une pression constante sur le levier ce qui, pour les pattes d’un oiseau, représente un défi. 

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Quatre biologistes documentent néanmoins, dans la dernière édition de la revue Biology Letters, des groupes de cacatoès à huppe jaune (Cacatua galerita) qui ont non seulement trouvé le truc mais qui se succédaient autour de fontaines d’un parc public. À certains moments, il pouvait y en avoir jusqu’à 10 qui attendaient leur tour pour boire, perchés sur une clôture proche. 

L’hypothèse des biologistes est qu’une fois qu’un oiseau a maîtrisé la technique, d’autres l’observent puis l’imitent. 

Le cacatoès à huppe jaune, un cousin des perroquets, est l’un des plus répandus des cacatoès australiens. Il est souvent recherché comme animal de compagnie mais il est aussi souvent considéré comme un animal nuisible —justement pour sa propension à fouiller dans les poubelles, mais aussi pour les dégâts qu’il peut causer aux récoltes.  

Sur une période de 44 jours étalés sur deux ans, les caméras installées par les biologistes ont surpris 24 « visiteurs réguliers », qu’ils ont identifiés par un marqueur rouge. Un très grand nombre de tentatives des oiseaux se sont soldées par des échecs, mais les « réguliers » se sont avérés être ceux qui avaient le plus haut taux de succès. Autant les mâles que les femelles semblent avoir trouvé le truc des fontaines, alors qu’avec les poubelles en 2022, les mâles étaient plus nombreux à avoir réussi à ouvrir les couvercles. 

Les quatre biologistes, qui sont tous des spécialistes en intelligence animale et en biologie de l’évolution, écrivent qu’autant l’épisode des fontaines que celui des poubelles illustrent à quel point « l’innovation » peut être un mécanisme-clef pour expliquer l’adaptation de certains animaux aux milieux transformés par les humains. Considérant les capacités cognitives de certains de ces animaux, ce n’est probablement pas la seule surprise qu’ils vont réserver. 

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