Cette première a été réalisée en partie grâce aux travaux du chercheur Alexandre Blais, professeur au Département de physique à l'Université de Sherbrooke et membre de l'équipe internationale attachée à l'Université Yale. M. Blais est d'ailleurs l'inventeur du premier bus quantique en 2007, un maillon essentiel dans la chaîne de transmission des données quantiques.
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Pour mesurer la portée de cette découverte, il faut d’abord décrypter le lexique de la physique quantique. Mais avant de définir le bit quantique, la pièce maîtresse de cette conquête scientifique, la compréhension du bit classique est primordiale.
Quantique vs classique : à quoi ça rime?
Les calculs de l’ordinateur classique - celui qui vous permet de lire ce texte - utilisent une combinaison binaire, soit des « 0 » et des « 1 ». Ces « bits » correspondent grosso modo à la vitesse de calculs et à la mémoire de votre machine. Plus votre ordinateur en a, plus il est puissant.
Quant au bit quantique, il possède les mêmes propriétés binaires de son vis-à-vis classique PLUS un atout de taille, soit la propriété d’apparaître sous deux états simultanés. Il est tantôt un « 0 », tantôt un « 1 » et bien souvent les deux en même temps, ou états simultanés. Si les physiciens savent contrôler les deux premiers états, ils étaient jusque-là incapables d’en prédire le troisième! Un peu embêtant, quand on lance une commande informatique et que l’exécution obéit à des règles totalement incontrôlées et aléatoires.
Plus maintenant. Les scientifiques de l’Université Yale ont finalement réussi à contrôler l’information échangée par les bits quantiques, donc à obtenir un résultat en fonction de la commande.
L’ordinateur quantique, et après?
Un ordinateur quantique révolutionnera le monde informatique. Sa capacité de stockage et sa vitesse d’exécution seront exponentielles. Pour vous et moi, ces ordinateurs vont rendre la sécurité de nos transactions électroniques quasiment infaillible. Pour les gouvernements, les ordinateurs quantiques rendront possibles le partage d’informations sensibles et le stockage de fichiers extrêmement lourds, par exemple des informations sur tous les voyageurs à l’échelle de la planète.
L’ordinateur portable quantique est encore bien loin de faire son apparition dans les grandes surfaces, avancent les chercheurs. Et personne n’avance un échéancier non plus. Ce qui en fait un mystère tout aussi imprévisible que le bit quantique…
Source: Article publié dans la revue Nature http://www.nature.com/nature/journal/vaop/ncurrent/full/nature08121.html
Site de nouvelles - Université de Sherbrooke http://www.usherbrooke.ca/medias/communiques/communiques-details/article/4793/
