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D’ordinaire, les nerds sont fiers de présenter les performances de leurs appareils. Attfield et Pollard, eux, étaient fiers des performances de machines... d’une époque qui semblait incroyablement lointaine aux étudiants assis dans l’auditorium.

C’est que la conférence d’ouverture du congrès annuel canadien sur les supercalculateurs parlait beaucoup des ordinateurs... du passé. Une époque où même le mot « ordinateur » aurait fait sourire un voyageur temporel de 2011 qui serait entré dans une salle d’informatique de 1961... avec son iPhone.

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Bruce Attfield et Andrew Pollard, deux des pionniers du domaine, ont voulu célébrer les 25 ans du calcul de haute performance au Canada en remontant... de 50 ans. À l’époque où tous deux, jeunes étudiants, ont fait leurs premiers pas dans un univers qui accoucherait bientôt de prévisions météorologiques qui nous permettent désormais de tout savoir sur le facteur de refroidissement éolien.

Une première période, jusqu’au milieu des années 1980, davantage « techno », où le mot progrès allait de pair avec des performances de calcul en nombre accru. Et une deuxième période, davantage politique, où le mot progrès allait de pair avec des acronymes en nombre accru.

Pour ceux qui n’étaient même pas nés à l’époque du film Back to the Future — la référence choisie par les deux conférenciers pour leur voyage dans le temps — on parle ici d’époques où les programmeurs parlaient le fortran couramment, inscrivaient le tout sur des cartes perforées et lançaient le programme le soir avant de rentrer chez eux, pour revenir ramasser le lendemain matin des piles de feuilles de papier crachées par l’imprimante. Feuilles qu’il leur fallait ensuite déchiffrer ligne par ligne, à la recherche de la coquille ayant fait arrêter leur programme.

Le chemin parcouru en 50 ans est étonnant, mais ni Attfield ni Pollard ne se sont aventurés dans l’autre direction : la course à la performance poursuivra-t-elle son ascension à la même vitesse dans les 50 prochaines années, ou bien finira-t-elle par frapper un certain mur de Moore? La capacité des machines à traiter des quantités astronomiques de données a beau être phénoménale, si on veut que ces traitements ne fassent pas que s’empoussiérer aux archives, le prochain upgrade devrait peut-être plutôt viser le cerveau humain.

Le Doc Brown de Back to the Future aurait sûrement eu quelque chose à dire là-dessus. On se paie une petite visite en 2061?

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