
Des chercheurs ont demandé à l’IA qui serait le prochain pape et ont publié sa prédiction plus tôt cette semaine. L’IA s’est trompée.
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Dans un article déposé mardi, 6 mai, sur le serveur de prépublication ArXiv, trois chercheurs —un physicien italien, un mathématicien espagnol et un épidémiologiste français— écrivaient en effet que, sur la base d’une analyse faite par ChatGPT des positions idéologiques des 133 cardinaux qui avaient le droit de vote, ce serait le cardinal italien Pietro Parolin qui serait le 267e pape. Le 8 mai, le sort a plutôt désigné le cardinal des États-Unis, Robert Prevost. Son nom n’apparaissait pas non plus dans la liste des autres candidats les plus plausibles, selon ChatGPT.
L’analyse en question consistait d’abord à nourrir l’IA générative des informations accessibles —et régulièrement remises à jour— sur les cardinaux dans le College of Cardinals Report: on y retrouve, pour chacun d’eux, les textes des conférences, des prises de position publiques et des entrevues. Il s’agissait ensuite de catégoriser idéologiquement où se situait chaque cardinal, par exemple sur les question de migration, de pauvreté, des droits des minorités sexuelles, en plus de son niveau d’engagement avec les autres religions.
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Bien qu’il s’agisse là de la somme d’informations la plus complète à laquelle quiconque pouvait avoir accès sur ce groupe très pointu de 133 êtres humains, ça n’a pas suffi.
Optimistes, les auteurs affirment que leur approche pourrait éventuellement s’avérer utile pour prédire d’autres types d’élections. À leur défense, d’autres recherches, ces dernières années ont mieux réussi à prédire les résultats d’élections plus classiques, en se basant par exemple sur l’activité sur les réseaux sociaux. Mais il s’agit souvent de l’ensemble de l’activité, comme les sondages et les discussions partisanes, et non uniquement des prises de position des candidats ou de leurs entrevues.
Les trois chercheurs avaient un intérêt pour la question allant bien au-delà de ce pape. Ils expliquent être en train « d’entraîner » l’IA générative avec cinq siècles d’écrits laissés par des évêques et des papes, dans l’espoir que cette IA puisse dresser un « arbre généalogique » de l’évolution des factions idéologiques et politiques au sein de la hiérarchie catholique, depuis la fin du Moyen âge.