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C’est vraiment le sujet de l’heure : au dernier congrès des astronomes américains (221e édition!), 30% des conférences portaient sur les exoplanètes.

Pour un sujet qui n’existait pour ainsi dire pas il y a 20 ans, c’est une progression fulgurante. Ceux qui en suivent l’actualité savent certes qu’on en a détecté des milliers depuis, mais il s’agit de «détections»: les photos de planètes autour d’une étoile autre que la nôtre se comptent sur les doigts d’une seule main, et ne font pas l’unanimité.

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La statistique qui a le plus retenu l’attention est celle sur les planètes «de la taille de la Terre» : l’équipe du télescope spatial Kepler estime à présent qu’il pourrait y en avoir une toutes les six étoiles, soit des dizaines de milliards rien que dans notre humble galaxie.

Avec un bémol : «de la taille de la Terre» ne veut pas dire «habitable», puisque la plupart de ces planètes se trouvent probablement sur des orbites trop rapprochées ou trop éloignées de leur étoile. Mais pour les astronomes, le pas est important puisqu’il y a 10 ans, tout ce qu’ils « détectaient » avait la taille d’une boule de gaz géante faisant plusieurs mois la masse de Jupiter. Or, aujourd’hui, sur l’ensemble des découvertes d’exoplanètes, c’est du côté de ces Earth-size ou Super Earth-size que se situe la plus forte croissance.

L’équipe du télescope Kepler a ainsi profité du congrès, la semaine dernière, pour ajouter 461 planètes à sa liste des candidates, c’est-à-dire celles qui attendent une nouvelle observation pour être «confirmées». La liste des candidates compte maintenant 2740 noms.

Kepler, en orbite depuis 2009, traque 150 000 étoiles dans une portion précise du ciel, à la recherche d’infimes variations dans leur luminosité qui trahiraient le passage d’une planète entre l’étoile et nous —ce qu’on appelle un transit. Plus une planète est près de son étoile et plus souvent elle sera détectée par Kepler : une aubaine pour les astronomes, quoique une déception pour les amateurs de science-fiction, puisque plus elle est près de son étoile, et moins elle a de chances d’être «habitable».

Autre fait saillant du congrès : on en est déjà au point où on peut enrichir le vocabulaire. Exolunes, exoastéroïdes, exocomètes: Barry Welch, de l’Université à Californie, était l’un de ceux qui avaient sous la main des observations permettant de déduire l’existence d’une ceinture de comètes autour de jeunes étoiles, similaire à celle qui entoure notre propre système solaire (la ceinture de Kuiper). D’autres ont vu dans la «pollution» entourant certaines petites étoiles en fin de vie —des naines blanches— la signature d’astéroïdes.

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