
On n’y pense pas souvent quand on a les deux pieds sur terre, mais la gravité joue un rôle dans le fait de roter. Par conséquent, peut-on roter dans l’espace?
À lire également
La question est moins anodine qu’elle en a l’air, puisque tout ce qui concerne la santé des astronautes lors de séjours de longue durée demeure un sujet de préoccupation… et que les rots sont importants pour la bonne santé d’un être humain. Ils sont la seule façon par laquelle les excès de nos gaz digestifs peuvent être évacués par les voies supérieures. Et quand il y a un problème, nous ressentons une pression sur l’estomac ou l’oesophage.
Or, au contraire de l’évacuation des gaz digestifs par « le bas » —les pets— celle du haut dépend entièrement de la gravité: c’est qu’avant toute chose, notre estomac doit commencer par séparer les gaz des contenus liquides et solides qui viennent alors d’arriver. La gravité contribue à cette séparation: les gaz sont plus légers, donc forment peu à peu une couche au-dessus. Sauf qu’en l’absence de gravité, il n’y a ni « dessous » ni « dessus ».
Abonnez-vous à notre infolettre!
Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!
Le magazine Live Science, qui s’est penché sur cette épineuse question, constate que, autant chez les responsables médicaux des agences spatiales européenne ou canadienne, le problème n’a jamais été soulevé par leurs astronautes après le retour sur Terre. L’absence de gravité a certes pour conséquence que certains astronautes vont subir ce qu’on appelle un reflux gastrique: la remontée d'une partie du contenu de l'estomac dans l’œsophage lorsque s'ouvre l'obstacle entre les deux —le sphincter. Une personne peut alors ressentir une douleur à la gorge, et être portée pour cette raison à avaler davantage afin de « débloquer » le tout.
Sinon, les gaz seront de toutes façons évacués tôt ou tard: ceux-ci vont finir par quitter l’estomac pour l’intestin, et finiront leur vie à l’autre extrémité.
L'évacuation finale est certes elle aussi un défi dans l’espace, mais qui implique cette fois des technologies mises au point dès les premières missions spatiales des années 1960.