
L’annonce en avril dernier de possibles traces de vie sur la planète K2-18b a fait beaucoup jaser. De nouvelles données confirment toutefois ce que plusieurs experts suspectaient : ces conclusions étaient nettement prématurées.
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À partir de données fournies par le télescope spatial James Webb, des chercheurs de Cambridge avaient déterminé au printemps qu’un gaz composé de diméthylsulfure (DMS) était présent dans l’atmosphère de K2-18b. Sur Terre, ce gaz est produit uniquement par des organismes vivants, en particulier par des algues marines.
Cette annonce avait été accueillie avec beaucoup de prudence, comme on l’expliquait dans un texte du Détecteur de rumeurs. Plusieurs scientifiques trouvaient notamment que le signal était très faible, tout comme le lien entre le DMS et la présence de vie. La preuve qu’il y avait bel et bien de la vie sur K2-18b restait donc à faire.
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De nouvelles données provenant elles aussi de James Webb, mais utilisant des longueurs d’onde différentes semblent maintenant donner raison aux sceptiques. En effet, selon l’analyse effectuée par des chercheurs de l’Institut de technologie de la Californie (Caltech) associé à la NASA, il n’est pas possible de confirmer les conclusions de l’équipe de Cambridge, peut-on lire dans un nouvel article du magazine New Scientist publié le 28 juillet. En fait, tout semble indiquer qu’il n’y a pas de DMS dans l’atmosphère de K2-18b, ou s’il y en a, les niveaux sont trop faibles pour être détectés.
De plus, les chercheurs de la NASA ont remarqué que l’atmosphère de la planète K2-18b, qui est riche en hydrogène, permettait de produire chimiquement du DMS, même en l’absence d’organismes vivants. Par conséquent, même si ces molécules étaient présentes dans l’atmosphère, cela ne constituerait pas une preuve que la planète abrite de la vie.
Un monde différent du nôtre
Selon un des chercheurs de la NASA interrogés par le New York Times, ces nouveaux résultats montrent que les exoplanètes peuvent être très différentes de la Terre. Il est donc important de se le rappeler quand vient le temps de décortiquer les informations obtenues à partir du télescope James Webb.
Les nouvelles données ont quand même permis aux scientifiques d’en apprendre plus sur la planète. En effet, en analysant la lumière qui traverse son atmosphère, les scientifiques ont pu observer les variations qui sont causées par l’absorption de certaines longueurs d’onde par différentes molécules chimiques. Par exemple, on est maintenant au courant qu’il y a non seulement du méthane, mais aussi du dioxyde de carbone dans son atmosphère.
De plus, les observations ont confirmé la présence d’eau en grande quantité, peut-être jusqu’à la moitié de la masse de la planète. Les scientifiques ne savent toutefois pas sous quelle forme. Il pourrait s’agir d’un cœur de glace, d’un vaste océan ou tout simplement de vapeur d’eau dans l’atmosphère.