L’observatoire du Mont Mégantic vient de s’enrichir d’un nouvel instrument : SpiOMM, prononcer espion, le spectromètre imageur à transformée de Fourrier de l’observatoire du Mont Mégantic. Ce nouvel instrument constitue une petite révolution en astronomie tant par la technique utilisée que par les observations qu’il permettra.

Traditionnellement, les astronomes utilisent des filtres pour isoler des régions spectrales d’intérêt. Ce faisant, ils rejettent une bonne partie de la lumière. De même, avec un spectromètre classique, toute la lumière est conservée, mais ne n’observe qu’une petite partie du ciel à la fois. De par sa conception, SpiOMM permet d’analyser toute la lumière de chacun des pixels d’une image, il y a donc un gain d’efficacité énorme.

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Au cœur de l’instrument, se trouvent deux miroirs et une lame séparatrice qui divise la lumière en deux. Comme la lumière est composée d’ondes, si l’on déplace un des miroirs l’intensité reçue au détecteur augmentera et diminuera selon que les ondes s’additionnent ou se soustraient en se superposant. Le spectromètre agit une sorte d’ordinateur analogue calculant la transformée de Fourier du spectre de la lumière. Il suffit simplement de faire la transformation mathématique inverse pour retrouver le spectre initial.

Ce concept avait d'abord été proposé pour le James Webb Space Telescope. Jugé trop audacieux, le projet n’a pas été retenu. En effet, cet instrument est basé sur un interféromètre dont l’espacement et l’alignement des miroirs doit être contrôlé à quelque millionième de millimètre près pendant des heures. Si cela semblait trop difficile dans l’espace, alors imaginez sous un télescope qui change tout le temps d’orientation, exposé au vent et aux vibrations et à des changements de température importants ! Ces difficultés n’ont toutefois pas empêché l’Agence Spatiale Canadienne de financer le projet. Le pari fut payant, car l’instrument fonctionne.

Ce n’est donc pas sans raison que le concepteur et le constructeur de l’instrument, Frédéric Grandmont, a reçu la médaille Plaskett 2007 pour la meilleure thèse en astrophysique au Canada.

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