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Par Raymond Fournier

Après de multiples retards et deux tentatives de lancement, l’été passé, la fusée Space Launch System (SLS) quitte mercredi le 16 novembre à 1 h 47 la rampe de lancement 39B du Centre spatial Kennedy.  C’est sans équipage à bord que la fusée se dirige vers la Lune.  Le lancement a été commenté sur écran géant par l’astronaute David Saint-Jacques et l’ingénieure Kumudu Jinadasa au siège social de l’Agence spatiale canadienne (ASC) à Saint-Hubert.  Une page d’histoire de l’exploration spatiale s’ouvre avec le départ de la fusée la plus puissante jamais construite pour la NASA.

Pendant 43 minutes, le compte à rebours a été arrêté en raison de problèmes techniques de dernière minute. Les problèmes jugés mineurs ont nécessité l’opération délicate de techniciens de la NASA. Ils ont dû resserrer les boulons autour d’une énième fuite d’hydrogène liquide au niveau de la table de lancement. La ligne d’alimentation sur la table permet de refaire le plein pendant l’évaporation du très inflammable carburant de la fusée lunaire.  Le suspense a été à son comble lors du lancement car un autre problème de radar de suivi au complexe spatial a été détecté. Encore de l’émoi a été vécu à cause d’un câble Ethernet défectueux.

Dans un fracas assourdissant provenant des deux propulseurs à poudre et des quatre moteurs RS-25 à hydrogène et oxygène liquide qui éjectent avec succès cette énorme fusée hors de l’attraction terrestre.   

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Sur Terre, à l’ASC, David Saint-Jacques explique aux gens présents les étapes de la mise en orbite de la toute nouvelle fusée lunaire pendant son ascension. Tous suivent les explications les yeux rivés sur l’écran géant dans la salle de conférence, dont trois jeunes astronautes juniors, ayant participé au dernier camp spatial estival de l’ASC. 

Deux minutes de combustion et les propulseurs à poudre sont éjectés du train spatial, après avoir donné la poussée nécessaire au décollage de la fusée de 2600 tonnes, déjà rendue à 12 kilomètres d’altitude. Un premier soupir de soulagement est émis dans la salle.   Huit minutes plus tard, l’étage principal coupe à son tour les moteurs, se détache de l’ensemble et va entamer sa descente comme pour les boosters dans l’océan Atlantique. La NASA annonce, 18 minutes après le lancement, que la capsule Orion et le module de service européen sont en direction de la Lune, qu’ils devraient atteindre dans trois jours.

Interviewé à chaud, David Saint-Jacques déclare : ‘’On repart sur la Lune pour s’y installer, vivre dans l’espace lointain et aller vers Mars’’. Pour sa part, l’ingénieure Kumudu Jinadssa, soulagée du décollage réussi, explique les défis qu’auront les astronautes dans une mission martienne. Elle souligne notamment leurs réactions psychologiques, quand de la surface de Mars, ils ne verront plus la Terre que sous la forme d’un petit astre bleu. Du même avis que David Saint-Jacques, l’ingénieure explique « que le travail d’équipe et la synergie de l’équipage seront les ingrédients de réussite des futures missions spatiales dans un espace lointain comme Mars. » Elle-même rêve de participer à des missions spatiales comme astronaute.

Qu’en pensent les trois jeunes astronautes juniors ? Ces étudiants du niveau secondaire ont des avis partagés sur les missions. Julien rêve de devenir astronaute et de participer à une mission lunaire en tant qu’ingénieur en aérospatial.  Pour lui, le projet de voyage sur Mars est trop long (une expédition d’au moins deux ans) alors qu’Ariane et Rosalie voient grand et loin, visant la découverte de la composition de Mars et des autres planètes du système solaire.

Dans l’histoire de l’exploration spatiale, la nuit du 16 novembre 2022 figure comme « une première étape d’une longue exploration de l’espace lointain » aux dires de David St-Jacques. Et nous la franchissons ensemble!

Source : NASA, ASC,   

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