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Vous êtes-vous déjà demandé l'effet visuel qu'on obtiendrait en montant une caméra sur la base d'un miroir sphérique de 11 mètres d'un télescope professionnel, durant plusieurs heures en pleine nuit?  Bien voilà, l'effet obtenu!

Le Southern African Large Telescope (SALT) est un télescope particulier.  La surface du miroir consiste en une mosaïque de 91 segments hexagonaux de miroir (chacun d'environ 1 m de large) totalisant une surface de 11 m de diamètre. Il a une courbure sphérique, contrairement aux miroirs traditionnels à courbure parabolique.  Cette différence est lourde de conséquences.

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D’abord, le coût de construction est bien moindre pour un miroir sphérique. Ensuite, l'image formée par un tel miroir n'a pas de point focal fixe.  On a besoin d'un tracker qui se déplace à plusieurs mètres au-dessus de la surface pour capter l'endroit précis où se forme l'image.  Cette position varie au fur et à mesure que l'objet observé dans le ciel bouge durant la nuit.  Ce miroir se déplace uniquement par rotation de la base, pour s'aligner globalement en direction de l'objet à observer, à travers l'ouverture du dôme.

Comme plusieurs grands télescopes, SALT fonctionne en mode service.  C'est-à-dire que les observations sont effectuées par des astronomes de service et non par le scientifique à l'origine du projet.  Traditionnellement, les astronomes demandent du temps de télescope, obtiennent un nombre de nuits d'observation et se rendent à l'observatoire pour effectuer la prise de données. Si les conditions météorologiques sont mauvaises pendant ses nuits, l'astronome retourne chez lui les mains vides.  En mode service, chaque projet est découpé en petits blocs de 30 à 90 minutes en moyenne.  Chaque bloc est entré dans une base de données et on y attribue des propriétés, comme la priorité scientifique du projet, la période de visibilité et les conditions météo requises.  C'est à l'astronome de service de choisir quel blocs observer tout au long de la nuit.  C'est une méthode très efficace de maximiser le temps de télescope, car à chaque instant, on observe ce qui a la plus grande priorité en fonction des conditions météo.  On peut donc passer du temps sur une douzaine de projets dans une même nuit!

Lors de ma visite au SALT en juillet, le segment situé en bas au centre du télescope était absent de la mosaïque, pour entretien.  J'en ai profité pour installer sur le support du segment manquant une caméra. J’ai donc capté, d'un point de vue unique, ce que SALT voit durant une nuit.  On peut y voir 3 séquences d'environ 4h chacune; des nuits typiques d'observation. Pour rendre l'expérience encore plus intéressante, la lune était présente durant la majeure partie des observations. Cela donne une luminosité ambiante plus grande, mais moins profonde dans le ciel et nous permet de mieux voir ce qui se passe vraiment dans le dôme.  Le vidéo que je vous présente est un montage en photographie d'accéléré (time lapse) longue pose de nuit, précédée d'une visite virtuelle de SALT en photo de jour.  On peut y voir une mini description du projet en cours, le nom du scientifique instigateur du projet, le temps qui s'écoule et un ralentissement à chaque changement de cible dans le ciel, quand la base et le dôme changent de position.

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