Les symptômes éprouvés par certains vétérans de la guerre du Golfe pourraient provenir de modifications neurologiques causées par des produits chimiques toxiques tels les pesticides utilisés pendant le conflit.

L’étude du cerveau des vétérans qui ont participé à la première guerre du Golfe, celle qui commença après l’invasion de l’Iraq au Koweït, en 1990, démontre des faits troublants. Deux régions du cerveau impliquées dans la mémoire et la réflexion sont plus petites chez les vétérans qui souffrent des symptômes du syndrome de la guerre du Golfe.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Des chercheurs de l’Université de Boston ont examiné le cerveau de 36 vétérans dont la moitié se plaignaient d’au moins six différents symptômes parmi les suivants: fatigue, céphalées, douleur aux articulations, nausées, pertes de mémoire et démangeaisons. L’examen radiologique du cerveau des vétérans souffrant de nombreux symptômes révéla aux scientifiques que leur cortex cérébral (leur matière grise) était réduit de 5% comparativement aux autres. Leur habileté à répondre à des tests d’apprentissage et de mémoire était aussi inférieure par rapport aux sujets sains.

«Nous ne connaissons pas la cause de cette différence de volume entre les cerveaux des vétérans», a expliqué Roberta White au Congrès annuel de l’Académie américaine de Neurologie, à Boston. «Notre hypothèse est que ce phénomène est relié à l’exposition à des substances dangereuses durant la première guerre du Golfe».

Les scientifiques ont l’intention d’examiner d’autres vétérans et de comparer le cerveau de ceux qui ont été exposés à différents produits chimiques. Durant le conflit de la première guerre du Golfe, plusieurs pesticides ont été largement utilisés, vaporisés sur la peau, autour des tentes et sur les uniformes.

Certains des symptômes rapportés par les vétérans ressemblent beaucoup à ceux éprouvés par les personnes qui ont été attaquées au sarin par des membres de la secte religieuse Aum Shinrikyo, dans le métro de Tokyo, en 1995. Le sarin, une substance inodore, incolore et volatile de la famille des organophosphorés, est très toxique pour les humains. Certains soldats de la guerre du Golfe furent exposés au sarin et à d’autres agents semblables lorsque le dépôt d’armes de Khamisiya fut bombardé par les forces américaines.

Je donne