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C’est officiel: on a maintenant recensé 6000 planètes à l’extérieur de notre système solaire, en à peine 30 ans. Et les 6000 prochaines pourraient venir encore plus vite, grâce à la dernière génération de télescopes. 

C’est en 1995 que deux scientifiques suisses, Michel Mayor et Didier Queloz, avaient annoncé la détection de la  première exoplanète, ou planète extra-solaire. Pendant la décennie qui suivrait, on détecterait essentiellement des mondes massifs, de la taille de Jupiter ou faisant plusieurs fois la taille de notre planète géante. Et à mesure que les instruments se raffineraient, la taille de ces planètes diminuerait, jusqu’à ce qu'on commence à en détecter qui fassent à peu près la taille de la Terre

La 1000e était annoncée en 2015 par la NASA, grâce au télescope spatial Kepler. Mais l’année 2016 en verrait 1500 à elle seule. 

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Et chaque fois, les astronomes aiment rappeler qu’il s’agit d’un exploit qui aurait été impensable jusqu’aux années 1990. C’est qu’une planète, même de la taille de Jupiter, est petite par rapport à son étoile. Et surtout, elle ne brille pas. Il faut donc chercher une méthode indirecte: 

  • c’est l’infime attraction gravitationnelle —la planète « tire » l’étoile vers elle— que l’on parvient parfois à mesurer 
  • ou bien c’est la méthode du transit —la planète passe exactement entre l’étoile et nous, affectant presque imperceptiblement sa luminosité.

Le résultat est que sur ces 6000, celles qui ont été détectées « directement » c’est-à-dire celles dont on a une photo ou dont on peut analyser l’atmosphère, sont rares: moins d’une centaine. Mais ce sont celles qui font l’objet d’une attention accrue du télescope spatial James-Webb, justement parce que ses analyses de l’atmosphère seront précieuses pour mieux comprendre la chimie planétaire —et dans le scénario idéal, pour découvrir une planète qui serait propice à la vie

En plus de ces 6000, il y a en ce moment plus de 7000 « candidates », c’est-à-dire des planètes que l’on soupçonne d’être là, mais qui sont en attente d’une confirmation: par exemple, un seul transit ne suffit pas, encore faut-il que « l’objet » passe à nouveau entre son étoile et nous, affectant la luminosité chaque fois de la même façon. Plus son orbite est allongée, plus un deuxième passage peut prendre du temps. On doit le plus gros de ces candidates à un plus petit télescope spatial, TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite), lancé en 2018. D’autres continuent d’être découvertes à partir de l’analyse des données du satellite européen Gaia, dont la mission a pris fin l’an dernier. 

Mais c’est vers la recherche d’atmosphères que se tournent de plus en plus les efforts des astronomes. L’espoir est qu’avec les actuels et futurs télescopes, on ne se contente plus d’additionner les planètes, mais qu’on se concentre sur les plus prometteuses. La mission Plato (PLAnetary Transits and Oscillations of stars), de l’Agence spatiale européenne, qui doit être lancée en 2026, se destine à l’observation des transits autour d’un million d’étoiles, mais surtout à l’observation de planètes rocheuses autour d’étoiles jaunes —comme le Soleil. Et le télescope spatial James-Webb n’est pas encore arrivé au bout de ses capacités à détecter d’éventuelles « biosignatures » dans l’atmosphère des planètes.

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