
Selon un groupe américain qui milite pour que les États-Unis investissent davantage dans leur industrie spatiale, la Chine a développé ses capacités suffisamment vite dans la dernière décennie pour être capable de retourner sur la Lune avant tout le monde.
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Le rapport, paru le 16 septembre, détaille les progrès récents de la Chine —d’une cartographie détaillée de la Lune jusqu’à la station spatiale Tiangong complétée en 2023 en passant par le retour sur Terre de roches lunaires— et fait le constat que les plus récents budgets là-bas ne montrent aucun signe de ralentissement. Au contraire de la NASA qui devrait souffrir, cette année encore, des coupes si le premier budget de l’ère Trump est voté par les élus, à Washington.
L’organisme qui est derrière cette analyse, la Fédération commerciale de l’espace, ne fait pas mystère de son intérêt pour une commercialisation de l’espace, qui passerait inévitablement, au début, par davantage d’investissements gouvernementaux. Mais ce groupe n’est pas le premier à faire le constat que, dans la deuxième « course à la Lune » —après celle des années 1960 entre les États-Unis et l’Union soviétique— c’est la Chine qui semble avoir pris les devants: d’année en année, elle conserve son objectif de faire alunir un premier astronaute en 2030. Tandis qu’aux États-Unis, d’année en année, le programme Artemis a subi des retards:
- victime de dépassements chroniques de budgets et prévue initialement pour 2021, la première fusée, Artemis 1, sans astronaute à son bord, a finalement été lancée en novembre 2022 et a accompli avec succès une orbite autour de la Lune;
- la deuxième mission, qui doit se rendre en orbite lunaire avec trois astronautes dont un Canadien, est théoriquement prévue pour 2026, après avoir été initialement annoncée pour 2023;
- Artemis 3, qui doit inclure un alunissage, est prévue pour 2027. Mais des retards, notamment dans la mise au point de l'engin d'alunissage par la compagnie SpaceX, font douter que cette date soit réaliste.
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Qui plus est, la Chine n’avance pas seule sur cette voie. Au-delà d’un premier alunissage, elle envisage elle aussi, avec d’autres pays, le projet d’une base lunaire: derrière le nom International Lunar Research Station, on retrouve 17 pays, dont la Russie, l’Égypte, le Pakistan, l’Afrique du Sud et la Thaïlande, mais ni les États-Unis ni l’Union européenne. La Chine évoque cette base lunaire habitée, qui serait aménagée à proximité du Pôle sud, depuis plus d’une décennie, et c’est depuis 2021 que la Russie y est associée. L’idée d’un réacteur nucléaire construit par la Russie est évoquée depuis 2024.
Les États-Unis ont eux aussi, dans le passé, évoqué un projet de base lunaire pour les années 2030: mais la construction de celle-ci dépend des missions Artemis 4 à 10, à propos desquelles la NASA est toujours demeurée vague dans ses estimations budgétaires.