Il faut savoir que le Québec possède trois organismes subventionnaires qui soutiennent la formation et la recherche en sciences naturelles et génie (FQRNT), en sciences sociales et humaines, arts et lettre (FQRSC), et en sciences médicales (FRSQ). Ces trois fonds offrent des bourses d'excellence pour les étudiants à la maîtrise, au doctorat et en formation postdoctorale. Ils financent également la recherche via divers programmes de subventions surtout axés, depuis quelques années, vers le regroupement des chercheurs au Québec. Cette structure est unique au Canada et permet au gouvernement du Québec de jouer aussi un rôle dans l'orientation et le soutien de la recherche.
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L'apport de ces fonds est essentiel, car l'activité de recherche, suivant un mouvement international, est de plus en plus importante dans les universités; la compétition est forte et les exigences à l'embauche se durcissent. Il n'est donc pas surprenant dans ce cas que les besoins en financement augmentent plus rapidement que l'inflation ou que le nombre de chercheurs.
À son arrivée au pouvoir, le gouvernement libéral avait diminué d'environ 7 pour cent les budgets des trois fonds québécois de recherche. Cette diminution peut sembler mineure, mais elle a fait très mal car un certain nombre de programmes essentiels, tel que les bourses aux étudiants, furent préservés. Les programmes de subventions furent donc très affectés alors que beaucoup de jeunes chercheurs actifs entraient dans le système.
La diminution des budgets consacrés à la recherche et à l'innovation allait aussi à l'encontre de la tendance mondiale. Le Québec et le Canada traînent de l'arrière en terme de financement de la recherche tant par rapport aux États-Unis que par rapport à plusieurs pays européens. Alors que ceux-ci augmentent leurs investissements, Québec choisissait de les diminuer. Comment était-ce possible?
C'est que le gouvernement du Québec, depuis le début, n'a jamais su quoi faire de ses organismes subventionnaires. Après chaque élection, ceux-ci se retrouvent donc trimballés d'un ministère à l'autre. Projetés au ministère du Développement régional, ces organismes ne surent pas trouver un défenseur à la table ministérielle lors du premier budget libéral. Il aura fallu presque quatre ans pour que le gouvernement libéral redécouvre l'importance de la recherche et du développement et propose une stratégie de l'innovation (pour les trois prochaines années seulement).
Ce nouveau programme est ambitieux. Il propose d'atteindre le seuil de 3 % du produit intérieur brut (PIB) en dépenses de recherche et de développement d'ici 2010. Ce niveau est considéré, de manière générale, comme suffisant pour permettre à une société de développer et d'absorber les nouvelles technologies. Cette augmentation viendra du gouvernement, mais surtout du privé; la stratégie annoncée prévoit que la part des entreprises dans le financement de la recherche et du développement devrait passer de 60 à 66 % d'ici 2010.
Malgré tout, comme je le disais plus haut, le gouvernement du Québec annonce des dépenses importantes. Parmi celles qui m'apparaissent les plus importantes, je désire souligner la création de 900 nouvelles bourses d'excellence d'ici 3 ans au coût de 32 millions $, ce qui permettra à plus d'étudiants de continuer vers une maîtrise et un doctorat. De même, les divers fonds de recherche voient leur budget augmenter, ce qui aura une incidence directe sur des chercheurs comme moi.
Mais la nouvelle politique scientifique du gouvernement Charest va plus loin bien sûr afin de favoriser des retombées positives pour le Québec et je pense qu'elle mérite d'être discutée en détail. Comme ce blogue est déjà bien long. J'y reviendrai donc la semaine prochaine.
Pour ceux qui préfèrent lire l'original. Jetez un coup d'oeil à la nouvelle