
Les feux de forêt majeurs au Canada ont dévasté des dizaines de milliers de km2 ces dernières années, mais ils ont eu une utilité: ils ont contribué à légèrement atténuer le réchauffement climatique en 2023, en envoyant dans l’air de la suie et de la fumée qui a limité suffisamment l’impact des rayons du soleil pour faire une différence.
À lire également
On se rappellera que 2023 avait battu le record de l’année la plus chaude en 150 ans —record qui serait ensuite battu par 2024. Mais la température moyenne de l’hémisphère nord aurait été de presque 1 degré Celsius plus élevée durant l’été 2023, sans ces feux de forêts. Ce chiffre provient d’une série de simulations informatiques présentées lors du dernier congrès de l’Union européenne des géosciences, tenu en Autriche.
L’équipe dirigée par Iulian-Alin Rosu, postdoctorant en sciences de l’environnement et de l’atmosphère, arrive à la conclusion, en comparant des simulations avec et sans les émissions des feux de forêts canadiens, qu’entre mai et septembre 2023, la fumée a causé un refroidissement « local » de l’ordre de 5,4 degrés, ce qui s’est traduit par un refroidissement global de 0,9 degré pour l’ensemble de l’hémisphère nord.
Abonnez-vous à notre infolettre!
Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!
Ce n’était pas suffisant pour empêcher la moyenne mondiale de l’année d’être à la hausse, d’autant que dès novembre, cet impact s’était dissipé. Cela signifie toutefois que sans ces feux, la moyenne de 2023 aurait été encore plus élevée.
« Je pense qu’il est très difficile d’appréhender à quel point ces feux étaient gigantesques », commente Rosu. Le CO2 émis par ces feux avait un effet sur le réchauffement, mais la quantité de fumée était suffisante pour contrebalancer cet effet.
L’impact s’est fait sentir jusqu’en Inde: en altérant la direction des vents, ces feux ont affaibli la mousson, ou saison des pluies —entraînant donc moins de pluies en 2023.