
Le microbiote humain, c’est-à-dire « l’écosystème » microbien qui habite notre corps, est changeant, comme des recherches l’ont révélé dans la dernière décennie. Sa composition est influencée par ce que nous mangeons, par les gens que nous côtoyons… et peut-être aussi, par des signaux que lui envoie notre cerveau.
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Selon une nouvelle recherche faite sur des souris, il suffirait d’à peine deux heures pour que des signaux envoyés du cerveau aient un impact sur la composition de l’écosystème intestinal. Ce qui confirmerait que la « conversation » se fait dans les deux sens: des recherches ont en effet démontré ces dernières années que la composition de notre microbiote intestinal pouvait affecter notre cerveau, et par là, nos humeurs.
Pour en arriver à cette conclusion, une équipe internationale de chercheurs a activé chez des souris des neurones choisis spécifiquement pour leur rôle dans la régulation de l’appétit. Ils ont ensuite comparé, deux heures plus tard et quatre heures plus tard, des échantillons du contenu de l’intestin, chez des souris chez qui ces neurones avaient été activés et chez celles chez qui ils ne l’avaient pas été. Chez les souris « activées », on observait une « explosion microbienne », c’est-à-dire un microbiote cinq fois plus diversifié, particulièrement dans la région du duodénum —la première partie du petit intestin.
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Inhiber les mêmes neurones chez un autre groupe de souris avait l’effet inverse: un déclin radical de la « biodiversité ». La recherche est parue en avril dans Nature Metabolism.
Les chercheurs soulignent ne pas pouvoir déterminer pourquoi le tout fonctionne ainsi. Mais considérant les neurones qui avaient été sélectionnés, on peut présumer que cela fait partie du plus vaste processus de régulation de la digestion: le cerveau envoie littéralement à l’intestin une « alerte » comme quoi de la nourriture s'en vient, et qu’il doit se préparer en conséquence…