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«Fracturation», un mot lourd de conséquences si l’on évalue la composition du sol et des eaux issues des puits de gaz et qui finissent par se retrouver dans les rivières. Aux États-Unis, le problème est si grave que ce mot est devenu synonyme de «radioactivité».

Ce qu’en anglais on appelle « fracking », c’est fissurer sous haute pression la roche de schiste à l’aide d’un mélange d’eau, de sable et d’additifs chimiques afin d’en extraire le gaz. Une fois le processus complété, l’industrie se débarrasse des vieilles eaux. Alors, le sol est touché par cette contamination, et, à travers lui, les eaux des puits acheminent les nouveaux venus dans les cours d’eau. Avec 4 millions de litres d’eau usée produits en moyenne par puits, pas étonnant que le sol ne puisse pas tout absorber. Les molécules de l’eau se lient avec d’autres, comme du benzène ou des éléments, comme le radium et l’uranium, tous radioactifs, qu’on retrouve déjà à des centaines de mètres sous le sol. Il est fréquent en effet que le forage les sorte de leur lit rocheux et qu’ils remontent polluer la nappe phréatique. Bref, liaisons dangereuses au rendez-vous.

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Récemment, de nombreuses études nous réveillent à cet aspect jusque là relativement inconnu des impacts de l’exploitation. En effet, l’EPA (l’Environmental Protection Agency), en quelque sorte un BAPE américain, fait état de taux alarmants de radioactivité alpha dans les eaux usées, effluents rejetés par les puits. Rapportées par le New York Times, ces analyses de la composition de ces eaux dans plusieurs puits de Pennsylvanie montrent des taux de 100 à 1000 fois supérieurs aux seuils acceptables. Or, il est fixé à 15 picocuries par litre par l’EPA. Durant leur trajet, ces eaux aboutissent aussi dans les stations d’épuration. Depuis 2006, toujours en Pennsylvanie, celles-ci n’ont pas encore cru bon d’en tester la radioactivité.

Que provoque la présence de ces substances dans l’eau qu’on finira par boire? La naissance de poissons à trois yeux? On peut douter que la fiction rejoigne la réalité, mais, de toute façon, on n’a pas besoin d’atteindre ce stade, surtout avec un risque d’augmentation des cas de maladies chroniques, intestinales, voire respiratoires chez des gens qui vivent près des puits. Bien qu’il y ait urgence en la demeure, peu d’informations sur la mesure des impacts des agents chimiques sur la santé. C’est un flou que l’EPA va débrouiller dans le cadre d’une enquête complémentaire qui sera terminée l’an prochain.

Guillaume T-L’Heureux

Ce billet a été écrit dans le cadre d'un travail d'équipe pour le cours RED2301 - Problèmes de vulgarisation, donné par Pascal Lapointe, à l'Université de Montréal à la session d'hiver 2011.

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