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J’ai été entraîné un peu malgré moi à l’Espace Lafontaine. C’était une fin d’après-midi. On enregistrait une émission radio. Celle de Boucar Diouf: La nature selon Boucar.

Ces dernières années, j’ai souvent croisé Boucar au Marché Jean-Talon parmi les tomates et les navets. Il était, si je me souviens bien, le coanimateur d’une émission de télévision matinale où l'on rigolait beaucoup, mais où le téléspectateur n’apprenait pas grand-chose. Potins, rumeurs, grimaces et compote de pommes.

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Sortir des tomates et des navets

La nature selon Boucar se situe sur un tout autre registre. Dans une ambiance sympathique et bon enfant, bien qu’une majorité de participants ont depuis longtemps quitté l’enfance, Boucar aborde tout en douceur, avec beaucoup de finesse et d’humour, des sujets scientifiques intimement liés à la nature.

Un titanesque défi

De façon décontractée, simplement la nature est brillamment révélée aux esprits curieux. Tout le défi de la communication scientifique est bien là. Bien peu y réussissent. Plusieurs auraient profit à s’inspirer du travail de l’équipe de La nature selon Boucar. Je ne sais pas qui parmi eux et elles a eu l’idée de la formule. Mais ça sonne juste et ça fait mouche.

Les analgésiques et les soporifiques ne sont pas au rendez-vous

Si vous êtes déçu du peu d’éléments que votre mémoire retient de reportages, de documentaires et d’émissions que vous visionnez… faites l’expérience Boucar. Écoutez la diffusion ou assistez à l’enregistrement d’une émission. Bien longtemps après, vous fermerez les yeux et reverrez surgir de votre mémoire une foule d’images porteuses, issues de votre expérience. L’humour dont fait preuve Boucar est un instrument efficace et redoutable mis au service de la diffusion des savoirs, du Savoir.

Qui était la mère de Champlain ?

Par exemple, lorsqu’il fait référence à la mer de Champlain, il fait bien rire l’auditoire en racontant qu’un petit garçon lui a candidement avoué ne pas avoir entendu parler que Champlain était venu en Nouvelle-France avec sa mère. Boucar aurait pu également signaler son propre étonnement à ce que Champlain ait fondé Québec et construit son pont à Montréal.

Vers le vers

Le 3 juillet, lors de l’enregistrement public, il fut question entre autres choses de vers de terre. Ce sujet m'a particulièrement intéressé parce que dans mon livre Objectif Mars je raconte, ce que pourrait être, la première expédition humaine vers la célèbre planète.

Dès leur arrivée sur Mars, la première tâche des visiteurs est d’aménager des serres où faire pousser de la nourriture (fruits et légumes). Les cosmonautes ont apporté de la Terre de la terre, du compost, ses semences… et des vers de terre.

Terre à Mars

J’ai ajouté les vers de terre à la toute fin de l’écriture de mon manuscrit à la suggestion de mes étudiants d’alors. Dans leur classe trônait un bac de lombricompostage. Les jeunes m’avaient longuement expliqué l’utilité agroalimentaire de ces petites bêtes. Donc, vers de terre à bord du vaisseau avec l’équipage, et hop vers Mars.

Quand les vers de terre deviennent les vers de Mars

Au terme de leur séjour martien, les cosmonautes regagnent la Terre laissant derrière eux les installations en dormance prêtes à recevoir les nouveaux équipages, et les vers de terre à leur utile et indispensable besogne.

Il est donc permis d’affirmer que dans cette perspective, les premiers organismes complexes à vivre sur Mars seront des vers de terre. Peut-être avez-vous un «futur» martien dans votre jardin.

La nature selon Boucar .

Objectif Mars .

Je donne