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Après quelques agréables journées de redoux, l’hiver est maintenant à nos portes. Au Québec comme ailleurs dans le monde, l’arrivée du froid est malheureusement synonyme d’une hausse des hospitalisations et des décès. Peuvent-ils être évités ?

- Jeanne Picher-Labrie

Des chercheurs de l’Institut national de recherche scientifique (INRS) ont mis au point un système de surveillance et d’alerte des vagues de froid. Inspiré des alertes de canicule, ce nouveau système pourrait diminuer les hospitalisations et la mortalité hivernales au Québec.

L’étude publiée dans Science of the Total Environnent en 2020 révèle que les décès et les hospitalisations augmentent après des températures inférieures à -23 °C ou -30 °C, selon la région. Il s’agit du premier système du genre adapté au climat québécois.

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Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont analysé les données sur l’ensemble des décès et des hospitalisations survenus au Québec entre décembre et mars de 1994 à 2015. En les couplant aux données météorologiques de la même période, ils ont pu élaborer un modèle expliquant l’impact de la température sur les décès et hospitalisations.

Ils ont toutefois retiré les patients atteints de la grippe ou d’une pneumonie virale. Ces données auraient pu fausser les résultats, car le virus de la grippe circule surtout l’hiver, sans être nécessairement lié aux vagues de froid.

Les auteurs de l’étude proposent que leur système d’alerte serve à annoncer les vagues de froid dans les médias ainsi qu’à prévoir les ressources nécessaires pour assurer la sécurité des personnes en situation d’itinérance, entre autres. De plus, ce type de système deviendra de plus en plus pertinent avec les changements climatiques, qui rendront la météo plus imprévisible.

Pourquoi y a-t-il plus de morts l’hiver ?

Plusieurs études ont montré que les vagues de froid causent beaucoup plus de décès que les canicules. Mais les décès causés par la chaleur sont généralement plus marquants, car ils surviennent immédiatement, alors qu’il peut y avoir un délai de quelques semaines entre une vague de froid et la hausse de la mortalité.

L’hypothermie, qui correspond à une chute de la température du corps humain sous 35 °C (la normale étant 37,2 °C), ne représente qu’une faible proportion des causes de décès et hospitalisations liés au froid.

Au banc des accusés : les maladies cardiovasculaires et respiratoires. Les scientifiques ne comprennent pas exactement comment le froid provoque des troubles cardiaques et respiratoires.

Mais voici l’un des mécanismes possibles : pour conserver sa chaleur lorsqu’il fait froid, le corps limite la circulation du sang dans les petits vaisseaux sanguins à la surface de la peau et aux extrémités des membres. La diminution du diamètre de ces vaisseaux fait augmenter la pression sanguine dans le reste du corps. Ainsi, chez les personnes souffrant déjà d’hypertension, le froid peut augmenter les risques de crise cardiaque.

Et dans les poumons, les effets du froid sont encore moins bien compris. Certaines études suggèrent que le refroidissement des poumons ralentisse le système immunitaire. D’autres études ont montré que le froid limite le mouvement des cils microscopiques qui tapissent l’intérieur du nez et qui servent à éliminer le mucus. Finalement, le froid peut aussi augmenter les difficultés respiratoires chez les personnes asthmatiques ou atteintes de la maladie pulmonaire obstructive chronique.

 

Crédit photo : Caribb sur Flickr 

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