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Certains voudraient bannir les insecticides sans compromis. Eunice You, 16 ans, voit plus loin et s’interroge sur leurs bons et leurs mauvais côtés, à l’heure où la population mondiale dépasse les 7 milliards.

Après sa quatrième participation à l’Expo-science Hydro-Québec, l’élève de la Laval Liberty High School s’est retrouvée à l'Intel International Science & Engineering Fair, la plus grande compétition scientifique internationale préuniversitaire au monde.

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Elle y a décroché la deuxième place, catégorie sciences de l'environnement, pour son projet "Dig Deeper – Effect on Insecticides on Soil Components".

D’où vous est venue l’idée de votre projet de recherche?

Avec la population mondiale qui ne cesse d’augmenter, la demande en nourriture augmente également. De plus en plus de pesticides et d’insecticides sont utilisés pour améliorer les rendements agricoles. Un problème persiste entre les bénéfices d’utiliser les pesticides pour ce qu’ils font et les torts que ces mêmes produits peuvent causer à l’environnement et à la santé des gens.

En quoi consistait votre projet?

Mon but était de trouver une alternative à l’utilisation de pesticides que l’on sait nocifs, comme le DDT, dont l’interdiction a été levée en Afrique récemment. J’ai observé l’impact environnemental sur les composantes du sol de trois insecticides -le carbaryl, la pyréthrine et le savon insecticide. J’ai aussi comparé leur efficacité basée sur leur habileté à combatte certains parasites tout en faisant une analyse de leur coût. Mon objectif était d’évaluer quel insecticide pourrait le mieux soutenir le développement durable en agriculture pour les pays en voie de développement.

Quels ont été vos résultats?

J’ai finalement découvert que la pyréthrine avait le plus petit impact environnemental. On utilise le DDT en Afrique, car il ne coûte pas cher. Mais la pyréthrine peut être bon marché et il s’agit d’un insecticide moins nocif.

Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris que vous alliez participer à l’Intel?

Faute de réussir à me trouver un mentor, j’ai tout fait par moi-même. J’ai acheté mon matériel dans les centres de jardin. Mon laboratoire était en fait une pièce dans le sous-sol de ma maison. Alors le jour où j’ai appris que j’allais participer à l’Intel, j’en ai presque pleuré de joie. J’attribue une grande partie du succès de mon projet à une de mes professeures, Heather McPherson, qui m'a soutenue de façon incroyable. Je tiens à la remercier pour cela.

Quelle expérience retirez-vous de cette aventure?

J’ai eu la chance d’échanger et de parler avec plein de participants venus d’un peu partout à travers le monde. C’est fou de rencontrer autant de gens qui partagent un même intérêt pour les sciences en un seul endroit. Les conseils reçus de la part des juges vont également m’être utiles, car j’ai l’intention d’aller plus loin avec mon projet, l’an projet. J’aimerais analyser les effets neurologiques des produits.

Pensez-vous poursuivre une carrière scientifique?

Je crois que ça ne me dérangerait pas de passer le reste de mes jours dans un laboratoire ! J’espère faire de la recherche, peut-être même en science environnementale pour faire avancer les lois en matière de protection de l’environnement. C’est important pour moi de faire quelque chose qui peut servir à quelqu’un ou même avoir des applications globales. Aujourd’hui, je ne fais que participer à des foires scientifiques, mais peut-être qu’un jour, j’aurai ma propre équipe de recherche.

Marie-Eve Cloutier – Agence Science-Presse

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