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Une confirmation de plus comme quoi les vaccins à ARN ont contribué à réduire le taux de mortalité: sur un groupe de 28 millions d’adultes de moins de 60 ans qui, en France, avaient reçu en 2021 la première dose du vaccin anti-COVID, le taux de mortalité, quatre ans plus tard, était moins élevé que chez les non-vaccinés.

Ces résultats, publiés le 4 décembre, n’ont surpris personne dans les milieux de l’épidémiologie ou de la santé publique. Mais sur les réseaux sociaux, ils ont fait réagir négativement des représentants des groupes antivaccins.

« Les vaccins à ARN messager, résument les chercheurs dans leur communiqué, n’augmentent pas le risque de mortalité toutes causes à long terme ». Leurs calculs portent sur la totalité de la population française de 18 à 59 ans: la majorité (23 millions sur 28) avait reçu un vaccin contre la COVID en 2021, permettant de comparer le taux de mortalité sur quatre ans dans deux fortes « cohortes », soit les vaccinés et les non-vaccinés. 

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Au sein du groupe vacciné, 0,4% des personnes sont mortes dans les quatre années qui ont suivi (2021-2025). Chez les non-vaccinés, 0,6%. Soit une différence de 25%. L’étude est parue dans la revue Jama Network Open. Elle a été menée par le groupe Epi-Phare, un organisme français associant l’Agence de sécurité du médicament et la Caisse nationale d’assurance-maladie.

Or, la première réaction des opposants à la vaccination sur les réseaux sociaux aura été que cette étude n’a pas tenu compte des décès survenus dans les six premiers mois. En réalité, ces décès à court terme ont bel et bien fait l’objet d’une étude séparée du même groupe. Depuis 2021, celui-ci est mandaté pour effectuer un suivi des effets des vaccins anti-COVID, ce qui a donné lieu à d’autres publications: notamment sur le risque d’hospitalisation (comparaison entre vaccinés et non-vaccinés) à cause d’une infection à une forme grave de COVID; sur le risque de problème cardiaque (myocardite ou péricardite); sur le suivi à long terme des victimes de myocardites. Toutes ces études ont conclu à des bénéfices des vaccins anti-COVID par rapport aux effets secondaires. Par exemple, les cas rares de myocardites post-vaccinales sont beaucoup moins nombreux et moins sévères que ceux causés par le coronavirus. 

Une autre critique entendue depuis la semaine dernière a été que l’étude ne permet pas de conclure hors de tout doute que c’est le vaccin qui a fait toute la différence. En réalité, c’est exactement le bémol qu’apportent les chercheurs eux-mêmes: l’étude étant ce qu’on appelle une « étude d’observation » (par opposition à une étude où on intervient par un traitement), elle ne permet pas d’attribuer la totalité de cette différence entre les deux cohortes à la vaccination. Il n’est pas impossible, par exemple, que les non-vaccinés soient plus nombreux à refuser les soins médicaux en général, ce qui pourrait réduire leur espérance de vie. Par contre, ces chiffres permettent d’exclure l’hypothèse d’une surmortalité induite par les vaccins, parce que celle-ci serait apparue dans les statistiques si tel était le cas.

L’argument des antivaccins a de toutes façons évolué dans le temps : pendant les premiers mois de la campagne de vaccination, l’idée qui dominait sur leurs réseaux était qu’on était en train d’assister à une hécatombe à cause des vaccins. L'hécatombe ne s'est pas produite: plusieurs études ont plutôt, par la suite, observé l’impact sur la mortalité à court terme (jusqu’à 3 mois): chaque fois, le risque de décès était moins élevé chez les individus vaccinés.

Du coup, le discours antivaccin a évolué vers une hypothétique future surmortalité (ou « décès excédentaires »), c’est-à-dire des décès un peu partout dans le monde qui seraient supérieurs à la moyenne des années précédentes, mais qu’on ne pourrait pas associer directement aux vaccins. Cette hypothèse s’est également avérée fausse : après un sommet de décès excédentaires en 2020 et 2021 dû à la COVID, à travers le monde, on note une baisse importante en 2022, et plus encore en 2023. 

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