dreamstime_14229054.jpg
Le mot nécrophorèse vient des racines grecques nécro, mort, et phoréo, déplacer. En fait, ce processus de « déplacer les morts » s’applique à nombre d’espèces et aide à maintenir une bonne hygiène dans la colonie.

Un groupe de chercheurs de l’Université de Californie a mis en évidence la nature du processus chez la fourmi d’Argentine, Linepitima humile, chez qui la pratique de la nécrophorèse est particulièrement à point. Au premier signe qu’une d’elle a rendu l’âme, elle est très rapidement transportée par ses compagnes en dehors de la colonie.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

L'ancienne théorie était que les ouvrières étaient alertées par l’odeur émise par la production d’acides gras et d’autres composés chimiques qui se forment dans le corps en décomposition. Mais cette explication ne pouvait justifier le fait que les ouvrières se débarrassaient de fourmis mortes, bien avant que le processus de décomposition ne soit amorcé. C’est pourquoi les chercheurs se sont demandé si les composés chimiques qui déclenchent le processus ne seraient pas plutôt ceux associés à la vie qu’à la mort. Et c’est effectivement ce que leur recherche a démontré.

Chez une fourmi vivante, deux composés chimiques, le dolichodial et l’iridomyrmecin, sont produits en quantité relativement grande dans la cuticule, la couche externe de l’insecte. Mais dès que la fourmi meurt, ces composés disparaissent, et ce, en moins d’une heure. Quand les fourmis remarquent que l’une d’elles a cessé d’émettre une « odeur de vie », c’est le signal qu’il leur faut déplacer le corps à l’extérieur de la colonie.

Cette découverte ouvre la voie au développement d’un insecticide « écologique » pour lutter contre cette espèce particulièrement nuisible. Il s’agirait de trouver un moyen de masquer l’effet du dolichodial et de l’iridomyrmecin dans la fourmilière. On peut s’imaginer le chaos qui en résulterait dans la colonie : les fourmis ne pouvant plus percevoir cette « odeur de vie » de vie s’imagineraient que toutes leurs compagnes sont mortes et tenteraient dès lors de s’en débarrasser. _______________________________________________________________________________________________________

Les Manchettes scientifiques d’Ariel Fenster : :

L’Organisation pour la science et la société de l’Université McGill présente des capsules sur des sujets défrayant l’actualité scientifique. Plus de renseignements sur ces sujets, ou d’autres d’intérêt général, sont disponibles en communiquant avec Ariel Fenster.

Professeur Ariel Fenster Organisation pour la science et la société de l’Université McGill 514 398-2618 _______________________________________________________________________________________________________

Je donne