C'est du moins le choix de la revue américaine Science: Evolution in Action. Telle est sa "découverte de l'année" (breakthrough of the year) et, si elle semble a priori étrange à côté de percées plus classiques comme celles de l'an dernier (les sondes martiennes), le rédacteur en chef de Science s'en explique en éditorial: "aucune découverte isolée ne suffit à elle seule... Nous devons assembler les pièces et il ne saurait y avoir de plus important défi."
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Un éditorial qui ne manque pas d'envoyer quelques flèches aux apôtres du design intelligent, ou créationnisme: "la chose la plus excitante sur l'évolution, écrit Donald Kennedy, n'est pas que notre compréhension en soit parfaite ou complète mais qu'elle soit la pierre d'assise du reste de la biologie... Des gènes qui sont maintenant connus pour avoir des effets complexes sur notre corps répondent à l'objection courante, à l'effet que des structures complexes ne pourraient pas avoir évolué à partir de plus simples précurseurs".
Équipés de données sur les génomes de bestioles allant du microbe jusqu'au mammifère, les biologistes ne cessent en effet d'accumuler des informations sur les mécanismes par lesquels tout ce qui vit, évolue. Le plus spectaculaire a été le génome du chimpanzé, en septembre, qui confirme notre proche parenté et permettra aux chercheurs, en 2006-2007, de se concentrer sur ce qui nous différencie. L'un des plus lourds de conséquence a été la premier indice de gènes qui, exprimés dans notre cerveau, montreraient deux traces d'évolution vieilles d'à peine quelques milliers d'années. À l'échelle biologique, c'est si court que cela veut dire que notre propre évolution se poursuit, elle aussi.
Aux informations génétiques il faut ajouter, cette année, la découverte d'un embryon de dinosaure vieux de 190 millions d'années, la récolte d'indices solides sur la façon dont une nouvelle espèce se différencie d'une plus ancienne (la fauvette européenne à tête noire, le criquet d'Hawai)... et la grippe aviaire, qui a généré son lot de recherches, depuis la course à un vaccin jusqu'à la re-création de la grippe espagnole de 1918. S'il n'y avait pas d'évolution, nous serions pris avec le seule bonne vieille grippe, depuis Adam et Eve.