Les allergies au métal sont de plus en plus fréquentes bien que les médecins ne comprennent pourquoi. Une nouvelle étude suggère que le contact d’un bijou ou d’un morceau de métal avec une peau infectée pourrait provoquer ces allergies.

Les allergies au métal sont la plupart du temps inoffensives. Elles causent des démangeaisons à l’endroit où la peau touche un bijou. Mais les réactions peuvent être beaucoup plus sévères pour les personnes qui doivent subir un traitement d’orthodontie et elles peuvent même devenir fatales pour celles qui développent une sensibilité à un implant suite à une chirurgie.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Le nickel est le métal qui cause le plus de problèmes parce qu’il est le plus largement utilisé. Mais il existe aussi des allergies au chrome, à l’argent et même à l’or. Et elles sont en croissance depuis quelques années. Selon une étude réalisée à Singapour, les allergies au nickel sont passées de 14% en 1984 à 20% en 2003. Comment l’allergie au métal se développe-t-elle? Selon les spécialistes de l’allergie, les cellules T du système immunitaire seraient impliquées. Mais comment et pourquoi? On n’en savait rien jusqu’à tout récemment.

Yasuo Endo et ses collègues de l’Université de Sendai, au Japon, ont observé qu’au cours d’expériences réalisées avec des animaux pour mieux comprendre les allergies au métal, les chercheurs utilisaient souvent un stimulant chimique pour encourager l’allergie à se former. Pour les souris, les chercheurs utilisent le peroxyde d’hydrogène qui stimule le système immunitaire et provoque une réaction allergique. Endo et son équipe ont émis l’hypothèse que certaines molécules pouvaient avoir un effet similaire et provoquer une réaction allergique chez les humains. Ils étudièrent le rôle des lipopolysaccharides, des molécules appelées présentes dans les membranes des bactéries et capables de provoquer une réponse immunitaire.

L’équipe du chercheur injecta à un petit groupe de souris une solution de sel de nickel et à un deuxième groupe de souris la solution de nickel accompagnée d’une dose de lipopolysaccharides. Dix jours plus tard, toutes les souris reçurent à nouveau une injection de nickel. Les chercheurs mesurèrent l’inflammation au site d’injection. Les souris qui n’avaient pas reçu de lipopolysaccharides n’avaient aucune réaction tandis que celles qui en avaient reçus réagissaient fortement à la présence du métal.

Les lipopolysaccharides se retrouvent naturellement à faible taux dans le corps humain mais les concentrations sont beaucoup plus élevées dans les membranes des cellules de plusieurs espèces de bactéries pathogènes. Serait-il possible que les personnes qui souffrent d’infections bactériennes soient plus susceptibles de développer une allergie au métal? «Certainement, répond Yasuo Endo. Si ces personnes sont en contact avec un métal durant leur infection elles risquent de développer une allergie au métal plus tard dans leur vie.»

Je donne