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Elle est allée sur un astéroïde, et en est revenue. Mais il faudra pourtant des mois pour savoir si son minuscule récipient contient d’encore plus minuscules poussières de cet astéroïde.

Pour l’instant, la science japonaise est en liesse : sa sonde Hayabusa a achevé un voyage épique de 7 ans qui a fait d’elle le premier engin de l’histoire à avoir posé sa patte sur un astéroïde... et à en être revenu. Au prix d’un très long détour —6 milliards de kilomètres au compteur— pendant lequel on l’a longtemps cru perdue dans l’espace.

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Mais le cadeau qu’espèrent tous les planétologues, c’est qu’elle ait été capable de gratter quelques grains de poussière lors de son séjour de 30 minutes sur l’astéroïde Itokawa : un banal caillou de 535 mètres de large, mais qui pourrait accroître nos connaissances sur les premiers âges du système solaire, incluant la Terre.

Là-dessus toutefois, rien n’est moins sûr, parce lors que ce bref passage sur Ikotawa en novembre 2005, la sonde a connu l’équivalent d’une crise cardiaque : arrêt des moteurs, perte de communication avec la Terre, fuite de carburant —et peut-être, mais on n’en sait rien, échec du mécanisme de collecte des échantillons.

Moteur ionique

Poussière ou non, la retombée plus tangible de ce voyage, quoique moins spectaculaire, sera sans doute sur l’avenir de l’exploration spatiale : Hayabusa a utilisé plus qu’aucune sonde avant elle un moteur ionique, un mode de propulsion encore méconnu, dont les experts parlent de plus en plus depuis 12 ans comme le successeur de la propulsion chimique conventionnelle —celle qui fait avancer toutes les fusées depuis un demi-siècle.

On l’appelle moteur ionique parce qu’il consiste à faire acquérir une charge électrique à des atomes —en physique, ça s'appelle l'ionisation— et à provoquer cette ionisation de façon à ce que les atomes soient éjectés dans l'espace à très grande vitesse. Avec chaque atome éjecté, la poussée du vaisseau augmente.

Le résultat est une poussée initiale moins forte qu’avec la propulsion chimique, mais à long terme —donc, sur de plus longs trajets— cette poussée peut être maintenue plus longtemps, ce qui réduit la durée du voyage. Et le rend moins coûteux, parce qu'on a besoin de moins de carburant.

Dans la soirée du 13 juin (heure de l’Asie), après avoir largué au-dessus de l’Australie une capsule contenant —peut-être— ce petit trésor cosmique, Hayabusa a achevé sa carrière en se consumant dans l’atmosphère —une étoile filante qu’on peut désormais voir sur YouTube.

Enfin, il y a un dernier chiffre dont l’Agence spatiale japonaise (JAXA) est bien fière : l’ensemble de cette mission, depuis son lancement il y a sept ans jusqu’à aujourd’hui, aura coûté 22 millions$, soit la moitié de ce que le Japon investit dans la station spatiale... chaque année.

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