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En 2011, la science progresse à une vitesse folle. S'ils ont le vent dans les voiles, les chercheurs en nanotechnologies doivent désormais tenir compte des préoccupations éthiques des citoyens ouverts à la nouveauté, mais en toute sécurité.

Réunis récemment en colloque à Montréal, dans le cadre des Entretiens Jacques-Cartier, plusieurs scientifiques ont justement tenté de faire le point sur l'état actuel de la recherche dans ce domaine et le rôle social des chercheurs.

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En dix ans, cette recherche a mené à la commercialisation: près d'un millier de produits fabriqués actuellement dans le monde ont recours aux nanotechnologies.

Si la recherche suscite beaucoup d'espoir, elle pose toutefois des questions d'éthique. Comme elle s'applique à plus d'un secteur d'activités, aussi bien en médecine, en foresterie, qu'en matériaux de toutes sortes, les professionnels des secteurs des sciences humaines et des sciences sociales la surveillent de près.

Johanne Patenaude, du Groupe de recherche INTER-NE3LS, de l'Université de Sherbrooke, rejette d'emblée le terme «surveillance» et préfère parler d'une démarche d'accompagnement. «Notre rôle est de développer des éléments de dialogue rationnel à travers des situations bien concrètes. L'idée est de mettre nos forces communes au service du bien collectif», explique la philosophe rattachée au département de médecine.

Le président de NanoQuébec, Mohamed Chaker, qui est aussi professeur à l'Institut national de la recherche scientifique, voit d'un bon œil l'intérêt des professionnels des sciences humaines et sociales pour les nanotechnologies. Selon lui, cette interaction toute récente entre des groupes qui ne se parlaient pas auparavant représente un apport intéressant à la recherche. «Une ouverture d'esprit et une responsabilité plus grande du chercheur», précise-t-il.

Inquiétudes en France

Reste que la recherche et la commercialisation des nanotechnologies soulèvent une réflexion plus aiguë ailleurs, notamment en France. Surtout qu’il s’y fait davantage de recherche là-bas qu’ici. Des citoyens s'interrogent et manifestent leurs inquiétudes par le biais de sites web tels que VeilleNanos ou debatpublic-nano.org.

Sur le plan législatif, l'Hexagone a même modifié l'article 185 du Code de l'environnement dans un objectif de traçabilité. Les équipes de recherche doivent désormais inscrire qui travaille sur quoi, les matériaux dont ils se servent et les quantités utilisées.

Les citoyens veulent connaître les risques de toxicité des nouvelles «nanos» avant leur mise en marché. Ici, au Québec, le professeur Chaker se fait souvent poser des questions sur la toxicité des nanomatériaux, présentés sous forme de particules. Des préjugés, selon lui. «Ça touche aussi tous les produits chimiques en général», soutient-il.

Les scientifiques ne sont guère surpris de ces préjugés. «Les questions qui se posent ne sont pas nouvelles. Il faut remettre la nouveauté dans un contexte de l'histoire de l'humanité», relate Alexei Grinbaum, chercheur et membre de l'Observatoire européen sur les nanotechnologies.

Pour lui, la mythologie en est un bon exemple. Rappelons-nous le questionnement entourant la notion de bien et de mal soulevés par certains mythes où la science jouait un rôle : Frankenstein, Prométhée et la boîte de Pandore.

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