L’intelligence artificielle et les Québécois.jpg (608.02 Ko)

Les avancées de l’IA en 2023 avaient été tellement rapides que 2024 allait avoir du mal à répondre aux attentes. Et de fait, en comparaison, on a plutôt eu l’impression d’avoir mis le pied sur le frein.

A-t-on atteint un plateau temporaire, en attendant un redécollage? Ou bien la technologie approcherait-elle de ses limites? Tout dépendant d’à quel expert on pose la question, la réponse est contrastée.

Dans le camp des optimistes, ceux pour qui les nouveaux modèles lancés cette année « raisonnent » mieux que leurs prédécesseurs et montrent que l’objectif d’une « intelligence artificielle générale » n’est pas utopique.  Dans le camp des prudents, ceux pour qui il est clair —comme ils le disaient déjà en 2023— que les limites de l’IA sont d’ores et déjà avec nous : elle est incapable de distinguer le vrai du faux, elle ignore ce qu’est la créativité et surtout, on approche du moment où on ne pourra plus l’alimenter en nouveaux contenus.

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Par « intelligence artificielle générale », on entend une machine qui serait en théorie capable d’apprendre n’importe quelle tâche. Pour l’instant, les ChatGPT de ce monde en sont loin: par exemple, ils ne peuvent que « prédire » une réponse à partir d’une masse de données qu’on met à leur disposition, ils ne peuvent pas distinguer une source fiable par eux-mêmes, encore moins distinguer le vrai du faux. Ils ne peuvent pas « raisonner ». Et pour les experts qui prêchent la prudence, c’est une bonne chose: les scénarios du pire de la science-fiction sont précisément ceux où une intelligence artificielle générale prend le contrôle.

De fait, 2024 a plutôt confirmé les réserves qu’on avait à la fin de 2023. Les performances des dernières versions des agents conversationnels —par exemple, aux examens de droit ou de médecine— n’ont montré aucune avancée spectaculaire par rapport à celles de 2023.

En avril dernier, Gary Marcus, professeur de psychologie et de sciences neuronales à l’Université de New York, disait croire que les « larges modèles de langage », comme on appelle ChatGPT et ses semblables, entraient dans une « période de rendements décroissants ».

Reste que, spectaculaires ou pas, leurs performances sont déjà suffisantes pour en faire des outils qui sont en train d’enrichir une poignée d’entreprises: le marché mondial de l’IA est évalué à 279 milliards$ par la firme GrandView Research, ce qui est trois fois plus qu’à la fin de 2023. Cela inclut aussi bien la création de contenus que les voitures autonomes. La Chine pourrait représenter le quart de marché en 2030, selon la firme GlobeNewsWire. À lui seul, le marché des logiciels pour IA serait voué à atteindre les 100 milliards$ en 2025, selon la firme Omdia.

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