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114 millions de dollars : c’est la somme qu’une campagne de financement pour l’exploitation des ressources lunaires a permis d’amasser au Japon. La campagne était organisée par la jeune entreprise Ispace, dont l’objectif final est la colonisation de notre satellite.

La première étape de ce financement, terminée le 13 décembre, a reçu les contributions d’une douzaine d’investisseurs, dont les géants Japan Airlines et Tokyo Broadcasting System. C’est le plus gros montant à être obtenu à cette étape dans le secteur spatial. En comparaison, la compagnie du milliardaire Elon Musk, SpaceX, avait amassé 25 millions de dollars en 2008. La première mission d’Ispace, la mise en orbite lunaire d’une sonde pour relayer des données, est prévue pour la fin de 2019. L’alunissage attendrait l’année suivante, ce qui permettrait le déploiement d’un robot sur roues.

L’intérêt pour la Lune semble renaître : près de 5 ans après le dernier lancement, 2018 pourrait être l'objet de 8 missions lunaires. D'une part, la sonde indienne Chandrayaan 2 pourra remplacer son prédécesseur, qui a interrompu sa mission en 2009 en raison de problèmes de communication. D'autre part, la Chine prévoit un alunissage du Chang’e 4 sur la face cachée de la Lune, une première dans l’histoire. Par ailleurs, cinq équipes finalistes s’affrontent pour le grand prix de 30 millions US $ du Google Lunar XPRIZE, une course pour alunir et franchir 500 mètres sur la Lune, puis relayer des images à la Terre. L’une des cinq équipes, Hakuto, est administrée par Ispace. Le gagnant sera révélé le 31 mars, si gagnant il y a. Le 8e projet est celui de SpaceX, qui a annoncé en février vouloir envoyer à la fin de 2018 deux touristes en orbite autour de la Lune. On n'en a plus beaucoup entendu parler depuis, et plusieurs observateurs jugent ce calendrier peu réaliste.

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Les États-Unis et la Russie sont absents pour l’instant dans cette course, mais l’annonce de Donald Trump le 11 décembre laisse entrevoir une mission lunaire américaine dans les années à venir. Encore que l'absence de calendrier et de budget pour cette année rende plusieurs observateurs sceptiques.

Selon l’ambitieux projet d’Ispace, la Lune pourrait compter 1 000 habitants d’ici 2040, mais encore faudrait-il pour cela, commencer par une dizaine de missions d’ici 2022. Là aussi, plusieurs observateurs jugent cet objectif ambitieux. À suivre en 2018.

 

Alexis Gohier-Drolet

Ajout 23 janvier: Après 10 ans d'existence, le Google Lunar XPRIZE est arrivé à son terme: personne n'a gagné. Les organisateurs ont dû admettre qu'aucun des 5 finalistes n'était capable de décoller dans les délais fixés. 

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