Sept nouveaux coronavirus ont été découverts chez des chauves-souris en Afrique, rapporte une récente étude. Cette découverte réalisée au Gabon n’annonce pas de prochaines pandémies, assurent les chercheurs, mais élargit la fenêtre des connaissances sur cette famille très particulière de virus qui inquiète tant en ce moment.
La majorité des coronavirus de chauves-souris identifiés jusqu’à présent l’avaient été en Asie, mais un nombre croissant a été détecté sur le continent africain.
Les chercheurs avaient testé 1867 échantillons provenant d’animaux sauvages, incluant des chauves-souris, dans six provinces et cinq grottes du Gabon, entre 2009 et 2015. Ils ont découvert que 18 étaient porteuses d’un type de coronavirus. Le séquençage génétique a montré que sept de ces virus, tous trouvés chez les chauves-souris insectivores de la famille des Hipposideridae, étaient nouveaux pour la science.
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Cinq autres étaient par ailleurs liés à un coronavirus connu qui circule depuis les années 1960 chez les humains, mais dont les symptômes bénins l’apparentent au rhume —le coronavirus humain HCoV-229E.
Reste que la question est de savoir si toute nouvelle souche serait susceptible d’infecter les gens et de causer une maladie plus ou moins sévère. C’est trop tôt pour l’affirmer, répond Gael Darren Maganga, du Centre international de recherche médicale de Franceville, au Gabon, dans le New Scientist.
C’est un autre coronavirus qui avait été à l’origine du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002-2003, et on l’attribue lui aussi à un virus de chauve-souris qui aurait subi une mutation lui permettant de passer à l’humain —peut-être par l’intermédiaire d’un autre animal.
D’autres coronavirus de chauves-souris ont été détectés récemment dans le monde: rien qu’au Myanmar, une équipe américaine en a identifié six nouveaux, et là aussi, les chercheurs s’emploient à distinguer ceux qui présentent le plus de risques de se transmettre à l’humain.
Une autre priorité serait de limiter les contacts entre les chauves-souris et les humains. Ce qui représente toutefois un défi dans certains pays, comme le Gabon, où elles sont chassées traditionnellement comme nourriture même si le gouvernement l’a interdit en avril.