Un outil pour améliorer l’enseignement, un outil pour rendre le résumé d’une recherche (abstract) plus compréhensible, un « partenaire de réflexion » : ce sont là quelques-uns des usages que des scientifiques ont trouvé à ChatGPT dans sa première année d’existence.
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Un an après son apparition avec fracas —180 millions de personnes l’ont aujourd’hui utilisé— et en dépit des multiples controverses qui ont accompagné cet « agent conversationnel » —de la désinformation qu’il produit jusqu’aux emplois qu’il menace— on lui a trouvé des usages qui sont loin d’être négatifs. La revue britannique Nature a profité de cet anniversaire, le 30 novembre, pour donner la parole à six chercheurs qui l’ont utilisé avec un certain enthousiasme. Et une, l’informaticienne Abeba Birhan, du Collège Trinity, en Irlande, qui est dans l’autre camp: elle écrit que « les bénéfices potentiels » de cette « intelligence artificielle » ont été « régulièrement sur-exagérés » et qu’il n’y a pas eu une réflexion suffisante sur « sa précision, sa fiabilité, sa performance, et sur les données sur lesquelles le modèle est entraîné », ou bien si le code du modèle lui-même doit être en accès libre.
Les six autres, bien qu'ils l'utilisent, ne sont pas pour autant convertis. Le chercheur en sciences de la communication Siddharth Kankaria, du Centre national des sciences biologiques en Inde, écrit ainsi qu’au début, « j’étais excité par les promesses de ChatGPT pour communiquer la science. Il semblait qu’il pouvait écrire des résumés de recherches scientifiques clairs, accrocheurs, accessibles, et aider à simplifier le jargon. » Aujourd’hui, il constate que beaucoup de ces applications « ont souvent besoin d’une grosse dose d’attention et de vérification », avec pour résultat qu’il utilise ces outils de « manières plus ciblées ».
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Comme d’autres avant lui, Ethan Mollick, de l’Université de Pennsylvanie, a constaté que les enseignants vont devoir repenser les devoirs à la maison comme méthode d’évaluation. D'une part, parce que les « détecteurs » de textes générés par IA vont demeurer imparfaits, et d'autre part, parce que la capacité de l’IA à répondre à des questions d'étudiants va encore s’améliorer. En revanche, les salles de classe vont continuer d’avoir une valeur ajoutée: « opportunités pour pratiquer des habiletés apprises, collaborations pour de la résolution de problèmes, soutien d’instructeurs et socialisation ». Le défi auquel fait face l’éducation n’est pas sans risques, mais l’IA, croit Ethan Mollick, pourrait permettre d’expérimenter de nouvelles façons de former la prochaine génération d’étudiants.