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Entre le développement d’instruments de plus en plus perfectionnés en matière de lumière visible et d’infrarouge, et un Institut en Colombie-Britannique qui développe un nouveau système d’imagerie spectrale « 100 fois plus sensible », quel est l'état des recherches au Canada sur les exoplanètes? Survol en 4 articles. 

Au Québec, l’Institut de recherche sur les exoplanètes (iREx) est un des plus grands centres de recherche en astrophysique au Canada. Il regroupe une soixantaine de membres, principalement des astrophysiciens, chercheurs et étudiants des Universités de Montréal, McGill, Laval et Bishop’s et du Planétarium de Montréal.

Frédérique Baron, IREx

Frédérique Baron, IREx

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Un des fleurons de l’iREx est la conception de certains instruments en usage à travers le monde, expliquent Frédérique Baron, astrophysicienne et responsable de l’équipement de détection à l’iREx et Charles Cadieux, étudiant au doctorat en astrophysique. Parmi ces instruments : un spectrographe à fibre installé à l’Observatoire de Haute-Provence en France. Plus près de nous, l’Observatoire du Mont-Mégantic, le plus gros dans l’Est de l’Amérique du Nord, avec son miroir de 1,6 mètre, abrite plusieurs instruments de haut niveau dont PESTO (Planètes Extra-Solaires en Transit et Occultations), création de chercheurs de l’iREx et de la firme montréalaise Nüvü caméras.  Cet instrument vérifie les exoplanètes candidates, de même que des étoiles naines. 

Depuis la toute première découverte d'une planète tournant autour d'une étoile autre que notre Soleil, en 1995, des scientifiques de partout à travers le monde, utilisant observatoires terrestres et spatiaux, ont confirmé l’existence de plus de 5500 exoplanètes de toutes tailles —des géantes plusieurs fois plus grosses que Jupiter jusqu’à des planètes d’une taille comparable à la Terre. On appelle « exoplanète candidate » une planète dont l’existence reste à être confirmée par d’autres observations, avant d’être cataloguée officiellement. 

Charles Cadieux a utilisé les données de l’instrument PESTO dans une recherche portant sur l’exoplanète TOI-1452b. Il s’agit de ce qu’on appelle une « super-Terre », en l’occurrence une planète rocheuse dont la masse est de « seulement » cinq fois celle de la Terre. Elle intéresse les astronomes parce qu’elle se situe à mi-chemin entre les catégories de super-Terre rocheuses et les mini-Neptune dont l’atmosphère est composée d’hydrogène. 

Ses travaux ont donné lieu à un article scientifique publié en 2022 dans une revue de la Société américaine d’astronomie. L’investigation se poursuivra avec le télescope spatial James-Webb. L’exoplanète avait été initialement détectée par la sonde spatiale TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite).

Frédérique Baron révèle par ailleurs que commencera en 2024 l’installation au télescope du Mont-Mégantic d’un nouvel instrument sous le nom de VROOMM (Vitesses Radiales Observées à l'Observatoire du Mont-Mégantic). « Il s’ajoutera à l’instrument PESTO, qui détecte et caractérise les exoplanètes par transit planétaire. Cela signifie que l’on pourra détecter l’exoplanète par l’oscillation qu'elle produit sur son étoile. 

L’objectif ultime de Charles Cadieux, « c’est de trouver et de qualifier une nouvelle exoplanète dont le climat est tempéré et dont la grosseur est semblable à la Terre ». Il est fébrile à l’idée d’utiliser le nouvel instrument VROOM, quand il sera doctorant dans un an. 

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