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C'est un rapport majeur qui, publié tous les 4 à 5 ans depuis 2000, sert à évaluer les mesures les plus susceptibles de diminuer les risques pour, par exemple, les propriétaires de maisons ou pour la santé des familles. Et ce, région par région et ville par ville. Mais comme il comporte les mots « changements climatiques », l'avenir de ce rapport était en péril dès l'élection de Trump.

Le rapport s'appelle en effet le National Climate Assessment (littéralement : l'évaluation climatique nationale). La plus récente édition, en 2023, faisait plus de 1000 pages, la prochaine était prévue pour la fin de 2027. Lundi dernier, Washington annonçait la suspension de l’entente avec les quelque 400 chercheurs associés à ce projet. La plupart d’entre eux sont des bénévoles, leur véritable emploi étant dans une université ou une agence fédérale. 

Chapeauté par un groupe créé en 1990 par le Congrès des États-Unis et appelé le Global Change Research Program, ce rapport avait donné le ton dès sa première édition, en 2000: pour chaque région des États-Unis, on y recensait les risques (canicules, sécheresses, inondations et autres événements météorologiques extrêmes), et on y détaillait des recommandations à l’intention des élus des 50 États, des autorités municipales et scolaires, et même des compagnies privées, pour se préparer ou s’adapter à ces événements. 

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C’est, de plus, un rapport rédigé dans une perspective économique plutôt que scientifique: comment les températures plus élevées et les événements extrêmes plus fréquents vont affecter la santé, l’agriculture, les pêches, les réserves d’eau, les transports, la production énergétique, etc. Et c’est précisément dans ce contexte que le Congrès avait créé ce groupe en 1990: pour fournir des outils aux autorités locales et nationales afin de minimiser les coûts économiques des perturbations à venir.

La loi oblige même le gouvernement fédéral à produire ce rapport tous les quatre ou cinq ans: il n’est donc pas impossible, commente par exemple l’experte en transition énergétique Mijin Cha, de l’Université de Californie, que le rapport survive sous une forme différente. Mais dans le contexte politique actuel, un tel rapport serait « moins crédible et moins rigoureux ». 

Le New York Times note que l’un des architectes du Projet 2025 —la feuille de route de la première année du nouveau gouvernement— et proche conseiller du nouveau président, Russell Vought, avait écrit l’an dernier qu’il faudrait « remodeler » ce programme, parce que ses rapports étaient souvent utilisés pour justifier des poursuites judiciaires visant à obliger le gouvernement fédéral à respecter ses engagements. 

« Il est important de comprendre qu’est-ce qui est à risque et qui est à risque », commente dans un communiqué de l’organisme Union of Concerned Scientists l’experte en politiques environnementales Rachel Cleetus, une des 400 auteures. « Pas juste dans un sens très général, mais dans un sens très local. Sans cette information, nous naviguons à l’aveuglette. »

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