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Nous arrivons à un point tournant où les ressources non renouvelables vont s’épuiser : les minerais, gaz naturel et pétrole de ce monde qui sont d’une importance capitale dans notre univers actuel et qui le seront d’autant plus avec une population planétaire qui ne cesse de croître, devront être remplacés par des ressources viables, durables, écologiques et surtout renouvelables. Restreignons cependant notre sujet uniquement aux ressources énergétiques.

Les choses pressent, puisque plus une ressource se fait rare, plus elle devient coûteuse. En effet, depuis 2001, la dépense énergétique croît au rythme moyen de 6,7 % annuellement, accroissement que l’on peut directement attribuer aux fortes hausses de prix des produits pétroliers et du gaz naturel. http://www.mrnf.gouv.qc.ca/energie/statistiques/statistiques-energie-importance-depense.jsp Le problème est que les ressources renouvelables sont elles aussi utilisées à tort et à travers (comme nos forêts et notre eau), ou encore elles sont sous-utilisées (comme le soleil et le vent), c’est pourquoi je m’inquiète, avec 2050 à l’horizon et 2 milliards d’être humains supplémentaires, de l’avenir de nos ressources. Dès lors, peut-on vraiment fixer des objectifs réalisables pour la date prévue? Des enjeux de taille au niveau mondial Dans le monde, on prévoit que la consommation totale d’énergie passera de 10 à 22 Gtep par an en 2050. Au moment même, les combustibles fossiles représentent 70% de cette consommation, dont 26% pour le pétrole, un autre 26% pour le charbon et 18% pour le gaz naturel. On parle également d’environ 15% en énergie nucléaire et du dernier 15% seulement pour toutes les énergies renouvelables confondues. http://ec.europa.eu/research/energy/pdf/weto-h2_key_fr.pdf Cependant, en 2050, la production totale d’électricité devra être quatre fois plus grande que production actuelle, ce qui peut être inquiétant quand on sait qu’Hydro-Québec enregistrait déjà des consommations d’électricité record cet hiver, en période de froid intense. http://www.branchez-vous.com/info/actualite/2011/01/froid_extreme_hydro-quebec_enr.html À quoi peut-on s’attendre dans les années à venir si en 2011 on compte des consommations record? Selon le Ministère des ressources naturelles et de la faune du Québec, depuis le début des années 80, le Québec connaît une croissance presque continue de sa consommation d’énergie. En effet, de 1983 à 2008, la consommation d’énergie a augmenté annuellement, en moyenne, de 1,1 %. http://www.mrnf.gouv.qc.ca/energie/statistiques/statistiques-consommation-energie.jsp Il ne reste qu’à savoir si on saura faire face à cette augmentation sans fin de la consommation.

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Des perspectives intéressantes Dans leur rapport, la WWF et Ecofys sont optimistes. Pour eux, une Énergie 100 % renouvelable d’ici 2050 est quelque chose de possible, mais plusieurs défis de taille s’imposent à l’horizon (comme les investissements faramineux nécessaires à la conversion et au bon fonctionnement des systèmes énergétiques qui utilisent des sources renouvelables) : « Actuellement, une batterie capable d’alimenter une automobile pendant 150 kilomètres pèse encore un quart de tonne ; des améliorations technologiques sont donc à favoriser, tout comme des nouveaux modes de construction ou de comportement sont à promouvoir ». http://www.cefrio.qc.ca/index.php?id=77&tx_ttnews%5Btt_news%5D=4876&tx_ttnews%5BbackPid%5D=45&cHash=04728872d3 Ensuite, il y a l’équité dans la distribution de l’énergie, car elle doit devenir un droit pour tous. De plus, on parle d’un effort considérable de sensibilisation afin que les citoyens changent radicalement de mode de vie avec, par exemple, une diminution espérée de 50% de la consommation de viande, et ce, mondialement. On parle également d’une diminution envisageable des transports aériens, de l’ordre des 20%. http://www.ourplanet.com/the-energy-report/index.php Et pourtant, on continue de croire que ce n’est pas un projet utopique! Actuellement, seulement 15 % de l’énergie mondiale est produite de manière renouvelable… C’est bien loin d’être suffisant et c’est bien loin du 100% espéré pour 2050. http://www.cefrio.qc.ca/index.php?id=77&tx_ttnews%5Btt_news%5D=4876&tx_ttnews%5BbackPid%5D=45&cHash=04728872d3 Où sont donc les investissements majeurs qu’on attend pour atteindre ce fameux objectif d’énergie à 100% renouvelable? Qui s’occupera désormais de dévaloriser l’industrie de la viande pour que la population mondiale en réduise sa consommation de moitié? Qui s’occupera aussi de convaincre les gens de cesser de voyager ou de cesser de faire affaire à l’étranger sous prétexte que les transports aériens doivent diminuer de 20%? Certainement pas les compagnies aériennes ni les compagnies bovines en question. Il est à prévoir que ces entreprises seront certainement réfractaires à cette idée.

Dans la réalité… Encore une fois, il ne s’agit pas ici d’être pessimiste, mais seulement d’être conscient que la tâche est trop grande pour subvenir aux besoins énergétiques de 9 milliards d’êtres humains de façon équitable, durable et propre, dans un délai si court et avec des solutions qui mettent les intérêts des entreprises dans une situation précaire.

Cela est la même chose pour tous les aspects dont nous avons discuté jusqu’à maintenant et qui me semblaient problématiques pour une population planétaire toujours croissante: l’entassement urbain, l’insuffisance des terres agricoles et l’absence d’alternative aux OGM, engrais chimiques et pesticides, la pollution de l’air, de l’eau et du sol, l’épuisement des ressources non renouvelables et l’incapacité à entreprendre la conversion vers l’énergie renouvelable en plus grande part. Il existe encore tellement de choses auxquelles je n’ai pas touché et qui sont pourtant directement liées à une population croissante : les problèmes sanitaires, la violence et les traumatismes, les maladies non transmissibles (maladies cardio-vasculaires, cancers, diabète et maladies respiratoires chroniques), ainsi qu’aux risques associés aux flambées de maladie, la commercialisation de masse, l’insuffisance des transports en commun, des espaces verts, la disponibilité d’aliments nocifs à la santé, tant de choses, donc, qui ont un effet sur les modes de vie et des conséquences directes sur la santé. http://www.who.int/bulletin/volumes/88/4/10-010410/fr/index.html Le projet est toutefois réalisable et j’ose espérer que nous atteindrons les objectifs que nous nous sommes fixés, que nous changerons notre façon de penser et de consommer, mais je crois tout de même que c’est quelque chose qui se fait sur une très longue période de temps, particulièrement avec la radicalité des changements à faire, et ce sur tous les plans et dans tous les aspects de notre vie.

Shanie S. Parent

Ce billet a été écrit dans le cadre d'un travail d'équipe pour le cours RED2301 - Problèmes de vulgarisation, donné par Pascal Lapointe, à l'Université de Montréal à la session d'hiver 2011.

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