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Pour se réchauffer le cœur pendant les fêtes, un petit remontant du terroir est toujours apprécié. Grâce à l’expertise en chromatographie de Fabien Girard de la Coopérative forestière de Girardville, Les Accros de la forêt ont transformé une bonne boisson en cocktail forestier de course. Vive la science !

Grâce à un ami, voici la recette de vodka que j’ai découverte l’an dernier :

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- 750 ml de vodka (Kamouraska, car c’est québécois !) - 250 ml de sirop d’érable - Une branche de romarin - Deux tranches de citron et deux tranches d’orange

Pour y ajouter une touche encore plus particulière, je me suis dit qu’on pourrait améliorer la recette en remplaçant le romarin par une épice forestière provenant de la grande forêt boréale. J’ai donc contacté le prospecteur d’arômes de la forêt boréale par excellence, Fabien Girard.

« J’aime beaucoup travailler avec mes sens. Au début, dès que je trouvais une odeur en forêt, tout ce qui m’intéressait était de découvrir ce qu’il y avait dans ces odeurs-là en faisant des chromatographies », raconte-t-il. La chromatographie est une méthode physique qui permet de séparer les composantes des plantes et d’isoler les molécules olfactives et gustatives. « Chaque plante a son propre assemblage de molécule qui lui donne un goût particulier. » Pour remplacer le romarin, on cherche donc à voir quelles molécules du goût pourraient être présentes dans d’autres plantes. Notre champion : le thé du labrador, qui tout comme le romarin, contient du pinène et de l’acétate de bornyl.

« Cette épice est fabuleuse, car elle contient entre 25 et 30 molécules actives. Chaque molécule permet des mariages de goût différents. Le thé du Labrador contient entre autres du limonène, qui s’agence bien avec les agrumes. Le thé du labrador qui pousse dans des zones incendiées contient beaucoup de sabinène qui permet d’augmenter les saveurs en le combinant avec de la noix de muscade et du poivre noir. Personnellement, j’en mets dans toutes mes marinades. » Il salive maintenant à l’idée de ma vodka forestière…

« Mon but est de montrer au gens qu’on peut sortir de belles saveurs de la forêt et de les rendre disponible au public. » Heureusement, la Coopérative forestière de Girardville, pour laquelle il travaille, a vu l’intérêt et le potentiel de développement des épices boréales. « À toutes les fois ou j’apportais quelque chose de neuf, ils trouvaient que ça sentait bon, que ça goutait bon. Ça coïncidait aussi avec la crise forestière. Les gens se sont tournés peu à peu vers les alternatives comme les produits forestiers non ligneux. » Aujourd’hui, grâce à ses recherches, une vingtaine d’épices, des huiles essentielles et des cosmétiques provenant de la forêt boréale sont commerciales sous la marque de commerce d’Origina, une filiale de la Coopérative.

Prospecteur de la forêt boréale. Ça sonne plutôt bien comme titre professionnel et ça doit être motivant ! « Ce qui me fait le plus tripper dans mon métier, c’est de me retrouver dans les tourbières ou il y a un silence désarmant. J’aime me retrouver à genou dans les tourbières au beau milieu de l’été à cueillir du thé du labrador. Ça sent tellement bon quand tu cueilles ça. Ou quand j’arrive à l’usine pour venir faire sécher de la rose, c’est comme une parfumerie. » Magique !

Alors voici la recette de vodka forestière à retenir :

- 750 ml de vodka (Kamouraska, car c’est québécois !) - 250 ml de sirop d’érable - Du thé du Labrador - Deux tranches de citron et deux tranches d’orange

Laissez reposer le tout trois semaines et le tour est joué ! Joyeuses fêtes !

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