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En cette St-Valentin, il est de mise de mettre en valeur les travaux du Dr Larry Young. En effet, le neurobiologiste de l'université Emory, en Georgie, s'est spécialisé dans l'étude de la vie amoureuse… de rongeurs.

Plus particulièrement, il a concentré ses études sur deux variétés très proches l'une de l'autre, le campagnol des montagnes et le campagnol des prairies. Ces deux espèces intéressent les chercheurs comme le Dr Young car bien qu’elles se ressemblent au niveau physiologique, elles ont des comportements sociaux totalement opposés. Le campagnol des prairies est très social et, contrairement à la plupart des mammifères mâles, monogame (seulement 5% des mammifères sont monogames). Le campagnol des montagnes mâle, lui, est asocial et polygame.

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Le Dr Young avait déjà démontré lors d’études antérieures qu'un neurotransmetteur, l'ocytocine, joue un rôle déterminant dans le développement du sentiment affectif des campagnols. Ses travaux les plus récents, publiés dans Nature, indiquent que le processus est en fait plus compliqué. Il semblerait que ce ne soit pas seulement l'ocytocine qui agit mais également une autre molécule, la vasopressine. De plus, ces récentes données indiquent que la concentration de ces deux neurotransmetteurs dans le cerveau ne serait pas le facteur essentiel associé aux sentiments d'affection et à la monogamie. Ce qui compte, c'est le nombre de récepteurs spécifiques à ces molécules.

On peut comparer ces neurotransmetteurs à une clef capable d’ouvrir une porte (la serrure étant le récepteur). Si votre clef est capable d'ouvrir plusieurs portes, cela risque de créer tout un courant d'air… ou un torrent de sentiments affectueux!

L'ocytocine et ses récepteurs agiraient davantage chez la femelle alors que chez les mâles, c'est la vasopressine et ses récepteurs qui jouent un rôle plus important. Le campagnol des prairies mâle a plus de récepteurs de vasopressine que son proche cousin, le campagnol des montagnes. C’est ce qui expliquerait les différences de comportement entre les deux espèces.

Pour confirmer cette hypothèse, le Dr Young, après avoir identifié le gène responsable de la production de récepteurs de vasopressine, l'a modifié de manière à augmenter sa production chez le campagnol des montagnes. Du coup, celui-ci est devenu plus affectueux… et davantage monogame.

L'ocytocine et la vasopressine sont aussi présentes chez l'humain. Malheureusement, pour ceux qui souhaiteraient améliorer leur vie de couple, ce genre de modification génétique n’a pas encore été mise au point pour l'humain.

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