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Projet de ceinture verte autour du Grand-Montréal: protéger une biodiversité abondante.

Par Jean-Patrick Toussaint.

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J'ai grandi à la campagne dans les Cantons de l'Est du Québec, dans un environnement vert et sain où la forêt derrière la maison fut le terrain de jeu de ma tendre enfance, et ce, jusqu'à l'âge adulte. Par la suite, j'ai eu l'occasion de vivre à Gatineau où le parc du même nom est devenu mon nouveau terrain de jeu.

La proximité de la nature et de ses bienfaits apaisants ont toujours eu une importance capitale pour moi. C'est ce qui me permettait de me ressourcer, de m'évader et d'être en bonne santé.

Vivant désormais à Montréal, mes pôles d'attraction naturels se limitent souvent au Mont-Royal et au parc Maisonneuve. Pourtant, la région métropolitaine recèle d'une panoplie de milieux naturels à découvrir et à offrir à ses citoyens. Toujours faut-il en prendre connaissance et savoir les préserver.

Saviez-vous que le sud-ouest du Québec, particulièrement la région du Grand Montréal, abrite la plus importante biodiversité de tout le Québec? L'explication? Le climat est le principal facteur dictant la répartition de la biodiversité. Le Grand Montréal fait partie d'un domaine bioclimatique (Érablière à Caryer cordiforme) qui jouit d'un climat clément et de précipitations abondantes, propices à l'hébergement de riches communautés végétales et animales.

Saviez-vous également que c'est dans cette zone que les menaces à la biodiversité sont les plus sérieuses et les pressions anthropiques sur les milieux naturels les plus importantes? Pourquoi? Le développement et l'étalement urbain ont conduit — et conduisent encore — à la perte et à la fragmentation d'habitats fauniques et floristiques de grande valeur que possède le Grand Montréal. Or, la fragmentation des habitats est une des principales causes de la perte de biodiversité des écosystèmes planétaires. Le Grand Montréal n'en fait pas exception.

Pour profiter de cette riche biodiversité et en tirer les bénéfices énumérés plus haut, nul besoin de s'exiler dans les Laurentides ou même en Estrie. Il suffit, par exemple, d'une simple balade au Parc-nature du Cap Saint-Jacques, dans l'ouest de Montréal, qui offre la possibilité de visiter une ferme écologique, en plus de vous plonger en pleine nature..., et ce, à quelques minutes de la ville. À cet endroit vous pourrez observer plusieurs oiseaux migrateurs, entendre le son des Wawarons, ainsi qu'identifier plusieurs espèces végétales. Quoi de mieux afin de se ressourcer et de faire le plein «nature» ?!

Ailleurs, à Rosemère, vous avez la possibilité de visiter le marais Tylee, véritable petit centre d'interprétation naturel situé en plein cœur de cette ville pittoresque. Là, vous y observerez l'érable argenté, une des espèces végétales dominantes — un amant des milieux humides. Cette espèce abonde en compagnie de plusieurs autres, notamment plusieurs types de fougères, d'amphibiens, d'oiseaux, dont la Petite Nyctale, etc. Un vrai joyau de biodiversité. Tout pour plaire aux curieux de la nature!

Bien sûr, plusieurs autres endroits sont à découvrir dans la région de Montréal (ex. : les îles de Boucherville à l'est, les Montérégiennes au sud, etc.). Tous ces milieux naturels (milieux humides, boisés, terres agricoles, etc.) constituent l'ensemble de ce que la Fondation David Suzuki et Nature-Action Québec proposent comme faisant partie de la Ceinture verte du Grand Montréal. Qu'entend-on par ceinture verte?

Il s'agit d'un réseau de milieux naturels et agricoles protégés, mis en valeur et interconnectés, pour en assurer la fonctionnalité écologique, la pérennité et l'accessibilité. Ce concept appelle donc les citoyens comme vous et moi à s'approprier leur région et, surtout, s'assurer de préserver ces richesses naturelles qui nous procurent des services écologiques essentiels au maintien et à l'amélioration de notre qualité de vie.

En deux mots, la création d'une ceinture verte permettrait de nous reconnecter à la nature et de l'incorporer à notre style de vie plutôt que d'en faire une destination ! Même si je n'ai pas la chance de retourner régulièrement en Estrie pour me promener dans les bois de mon enfance, je sais que la grande métropole offre de superbes milieux naturels à découvrir. En créant et en protégeant les territoires de la Ceinture verte, nous pourrons préserver un trésor d'écosystèmes pour nos enfants et ceux qui les suivront, ce qui en fera la fierté des générations futures !

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