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Par Raymond Fournier

La présence ou non d’un médecin à bord est la problématique exposée par l’astronaute et médecin David Saint-Jacques lors de ses conférences sur la santé dans l’espace.  Un médecin n’est pas toujours à bord d’un vaisseau spatial lors d’une mission.  Que fait-on quand un astronaute tombe malade ou se blesse à bord ?  Comment poser un diagnostic avant de lui donner les soins médicaux que l’astronaute nécessite ? Saint-Jacques affirme que la présence d’un médecin et de développement fulgurant des technologies médicales aideront les astronautes à conserver une bonne santé lors des prochaines missions spatiales vers la Lune et un peu plus tard Mars. 

David Saint-Jacques connait bien le sujet, lui revient d’une mission spatiale de 204 jours dans l’espace de décembre 2008 à juin 2019, à bord de la Station spatiale internationale.  Médecin lui-même ayant eu une pratique dans le grand nord québécois, dans le petit village de Puvirmituq, au Nunavik près de la baie d’Hudson, il est bien placé pour parler de télémédecine.

Lors de son apparition au congrès de MEDTEQ en janvier 2020, David Saint-Jacques, médecin et astronaute explique aux professionnels en technologie médicales, avoir testé en orbite deux technologies médicales canadiennes.  La première est le biomoniteur, conçu par la compagnie Carré technologies de Montréal sous le nom d’Astroskin, et de la technique d’enregistrement de tous les signes vitaux sans fil.    

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Lors de ce congrès, les participants ont eu droit aussi à un exposé de messieurs Teodor Veres et Daniel Brassard, Ph.D., du Conseil national de recherches du Canada,  sur le fonctionnement de la prochaine invention en technologie médicale applicable à l’espace.  Ce chercheur a fait connaître la technologie de la microfluidique pour des dispositifs bioanalytiques par le biais de sa centrifugeuse, instrument permettant d’analyser l’ADN, l’ARN, les protéines et les métabolites d’un patient.  C’est un laboratoire miniature. La miniaturisation de cette centrifugeuse est envisagée de sorte à pouvoir être utilisée dans la Station spatiale.

David Saint-Jacques, lors d’une interview, confirme que la technologie du biomoniteur, testée en orbite, est maintenant à point.  Elle sera à nouveau utilisée pour les prochaines missions à bord de la Station spatiale internationale.  Il dit : «Les phases de test sont terminés.  Il sera utilisé même lors d’une mission vers Mars comme technologie passive de diagnostic par un système médical autonome, même à grande distance». De plus il ajoute : « Je suis fier que la technologie vienne du Canada.  Son utilisation en région éloigné éviterait au patient et au médecin d’attendre une semaine avant d’obtenir les résultats des tests sanguins».  Donc, cette technologie peut bénéficier aussi bien aux personnes éloignées d’un centre médical qu’à celles dans une station spatiale.

 Revenant sur le projet te technologie médical en orbite et celle de la centrifugeuse du CNRC, le médecine astronaute souligne que cette technologie pourrait être utilisé pour la détection de tuberculose et la vérification du taux de sucre dans le sang en prévention du diabète autant dans l’espace que sur la Terre. 

Il apparait évident pour David Saint Jacques que les besoins de service médical avec l’intelligence artificielle est un virage essentiel vers l’autonomie médicale lors d’une longue mission et sûrement pour les prochaines missions lunaires, possiblement dès 2024 et vers Mars.

Déjà l’Agence spatiale canadienne déploie beaucoup d’efforts pour devenir un acteur majeur dans les technologies issues d’entreprises canadiennes visant la santé des astronautes dans l’espace.  Son dernier forum national sur la santé dans l’espace, en novembre 2019, a réuni près d’une centaine de chercheurs, médecins et entrepreneurs en technologies spatiales pour développer de nouveaux outils de support médical pour la Station spatiale et pour les futures missions dans l’espace éloignée.  David Saint- Jacques était un des principaux orateurs à cet effet.  

Sources : ASC, NASA, La Presse.   

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