
Il n’y a pas que des touristes qui décident d’annuler leurs voyages aux États-Unis. Des congrès scientifiques internationaux qui étaient prévus dans ce pays se sentent obligés de déménager chez leurs voisins du nord.
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C’est la décision qu’ont prise les organisateurs du congrès de la Société internationale de recherche sur les agressions (ISRA), de la rencontre annuelle Northwest Cognition & Memory —des chercheurs en psychologie— et du Congrès international de cognition comparée (CO3). Ils ont tous annoncé que leur prochaine grande rencontre, prévue pour cet automne ou pour 2026, aurait lieu au Canada plutôt qu’aux États-Unis.
Dans chaque cas, rapporte la revue britannique Nature, la décision est survenue après un sondage auprès de leurs membres, au cours duquel un grand nombre de chercheurs de calibre international ont annoncé qu’ils n’assisteraient pas à un congrès tenu aux États-Unis. Pour CO3, dont il s’agira du 33e congrès, ce sera la première fois de son histoire que celui-ci se tient ailleurs qu’aux États-Unis, plus précisément à Montréal.
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Nous voulions être sûrs, explique à Nature le président de l’ISRA, « que nous pourrions avoir membres et non-membres de différentes parties du monde, parce que c’est ce qui produit les meilleurs congrès et aide à produire de la meilleure science ».
Les attaques du nouveau gouvernement des États-Unis contre les immigrants —y compris contre les étudiants internationaux— sont évidemment en cause, mais aussi l’ensemble des attaques contre les universités, contre la recherche scientifique et contre la liberté d’expression.
D’autres organisations ont simplement annoncé avoir annulé ou reporté leur prochain congrès, qu’il s’agisse d’une rencontre d’experts sur les villes et les volcans, qui devait avoir lieu en Oregon en 2026, sur les rayons X, prévue pour Chicago en juillet prochain ou sur les thérapies cognitivo-comportementales, qui devait avoir lieu à Nashville en août.
Si la tendance se poursuit, ça aura inévitablement un impact —s’ajoutant aux impacts des coupes budgétaires— à la fois sur les scientifiques américains, mais aussi sur les finances des villes qui abritent des universités et sont traditionnellement des habituées de tels congrès.