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Portrait d'Alexis Reymbaut, doctorant en physique de la matière condensée et blogueur pour l'Agence Science-Presse.

Dans la foulée de l’obtention de son Master 2 (M.Sc au Québec) en Physique de la Matière Condensée de l’Université Paris Sud XI et de l’École Normale Supérieure en France, Alexis Reymbaut s’inscrit en 2012 au doctorat en Physique de la Matière Condensée à l’Université de Sherbrooke. Très actif dans le milieu de la vulgarisation scientifique, il participe à plusieurs activités comme des présentations scolaires (du primaire à l’université), des tournages au Centre des sciences de Montréal ou encore le Festival Eurêka. Il a également reçu plusieurs distinctions pour son engagement scientifique en vulgarisation. En juin 2013, il lance son blogue Physêka! sur le site de l’Agence Science-Presse.

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Agence Science-Presse (ASP) — Alexis, en parallèle de ta carrière académique, tu es passionné de vulgarisation scientifique. Qu’est-ce qui t’a amené à devenir blogueur?

Alexis Reymbaut (AR) — C’est en commençant mes activités de vulgarisation scientifique que j’ai vraiment commencé à m’intéresser aux différents moyens de transmettre le savoir. Il y avait bien sûr des aspects de méthodologie à considérer, mais l’utilisation de différents médias me semblait également être une piste très intéressante! Ma spécialité se trouve plutôt du côté de la présentation orale et c’est en écrivant pour le journal étudiant de l’Université de Sherbrooke que je me suis rendu compte de la difficulté et de l’exigence de l’exercice qu’est la rédaction d’un texte de vulgarisation. Quand l’opportunité de devenir blogueur s’est présentée, je me suis dit que c’était un défi à ne pas manquer!

ASP — Avant de te lancer, avais-tu une appréhension à bloguer ou est-ce que cela s’est fait naturellement pour toi?

AR — J’avais énormément d’appréhension au début et je dois avouer que l’écriture d’un billet de blogue n’est toujours pas un exercice naturel pour moi. Cependant, je trouve que c’est quelque chose de très enrichissant! Voyons le «Pourquoi?» de tout ça avec les prochaines questions!

ASP — Qu’est-ce qui a été le plus difficile au début?

AR — Le plus difficile a été de réaliser qu’un billet de blogue n’est pas exactement la même chose qu’un texte de vulgarisation classique dans le sens où il se veut plus «connecté». Par-là, j’entends qu’il se doit de comporter des liens internet vers de nombreuses sources et consiste ainsi plus en un point de départ de réflexion plutôt qu’en un texte amorçant, développant puis finissant une réflexion. Aussi, il hérite de par sa nature textuelle de toutes les difficultés de cette dernière : il s’agit d’être en mesure de captiver l’intérêt du lecteur par le biais du médium le moins dynamique: la lecture. Quoi que, des vidéos et des images peuvent être présentes dans le texte, mais sont censées rester un peu au second plan pour donner toute sa force au texte!

ASP — À l'inverse, qu'as-tu trouvé facile ou stimulant?

AR — Facile? Pas forcément grand-chose, mais c’est sûrement ce qui rend l’exercice encore plus intéressant! Maintenant, je dois sembler un peu masochiste à cause de mon amour du défi, mais c’est toujours bien de sortir un peu de sa zone de confort! Du point de vue de la stimulation par contre, il y avait la perspective de toucher un nouveau public, au Québec comme de l’autre côté de l’Atlantique! Aussi, il est possible de parler de plein de choses sans forcément devoir préparer une présentation d’une heure dessus, c’est un peu plus spontané en quelque sorte!

ASP — Qu'est-ce que cela t’a apporté et t’apporte encore?

AR — Dans un premier temps, je dirais que bloguer m’a apporté du recul sur ma façon de vulgariser les choses, plus de construction dans mes discussions. Aussi, bloguer force à pousser ses connaissances à un autre niveau pour trouver un compromis entre explication, concision, accessibilité et fun! Enfin, on rencontre (du moins virtuellement) d’autres blogueurs et on entre dans une communauté où tout le monde est animé par la même force motrice: l’envie de partager, de faire découvrir et d’émerveiller! Sinon, je n’ai pas trop le temps de bloguer ces temps-ci entre mes différentes activités de recherche, d’enseignement et de vulgarisation, mais je sais que cet exercice peut encore m’apporter beaucoup et j’ai déjà des idées pour de prochains billets alors…

ASP — Dans tes billets, tu utilises souvent des vidéos pour illustrer un sujet. Par exemple, la chaîne Youtube Veritasium créée par Derek Muller met aussi l’emphase sur la pertinence de déconstruire les mauvaises conceptions des gens vis-à-vis d’une notion ou d’un concept afin de mieux assimiler la réalité des faits scientifiques. Penses-tu que cette stratégie pédagogique ou communicationnelle puisse facilement s’adapter aux blogues?

AR — Oh que oui! Je suis même persuadé que cette stratégie devrait être appliquée à tous les niveaux d’enseignement! La recette est simple: au lieu de donner directement la bonne réponse, il s’agit d’exposer les mauvaises conceptions pour que le téléspectateur puisse éventuellement se reconnaître dedans, d’expliquer en quoi elles sont fausses pour que le téléspectateur se remette en question, puis de donner la bonne réponse! En tout cas, cette méthode a beaucoup apporté à ma façon d’enseigner et d’expliquer les choses. Par ailleurs, mes billets de blogue les plus «grand public» s’en inspirent fortement.

ASP — Quels petits conseils donnerais-tu à une chercheure ou un chercheur qui aimerait se lancer dans la tenue d’un blogue, mais qui hésite?

AR — Mon conseil? «Go, go, go!» Vous n’avez rien à perdre, même le temps passé à écrire un billet n’est jamais du temps perdu. Ça peut vous apporter beaucoup plus que ce que vous pouvez imaginer à priori. Aussi, il ne faut pas avoir peur de ne pas faire un billet excellent dès le premier coup, le second, le troisième voire… Non, plus sérieusement, s’améliorer prend du temps et les gens de l’Agence Science-Presse ont toujours des commentaires très constructifs à faire pour vous y aider!

ASP — Finalement, te vois-tu bloguer encore longtemps?

AR — Pour être honnête, je ne vois pas le blogue comme mon activité principale que ce soit maintenant ou à l’avenir, mais il restera mon petit plaisir et un super moyen de prendre du recul sur la science et de partager ma passion avec de futurs lecteurs! À bon entendeur…

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