CURITIBA, Brésil – Curitiba a de quoi inspirer les grandes cités comme Sao Paulo pour sa planification urbaine, mais également plusieurs villes de nations en voie de développement avec son système d’autobus. Il faut savoir qu’à Curitiba, il n’y a pas de métro, mais que des autobus, beaucoup d’autobus! Plus de 2000 autobus sur 390 lignes, 29 terminaux de transit et 351 “tubes”.

Vous avez dit tubes? Pour éviter les délais liés au paiement du passage, l’usager doit payer avant d’entrer dans l’abribus, en forme de tube... comme si c’était une station de métro! Ainsi, on économise un précieux temps aux différents arrêts. On appelle ce système BRT, ou Bus Rapid Transit.

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En quoi ce système est-il si intéressant? Il est 100 fois moins coûteux qu’un métro. « Il a fallu 25 ans pour qu’une première ville (Bogota) reprenne le principe de notre BRT. Aujourd’hui, 83 villes de par le monde emboitent le pas » a déclaré l’an dernier Jaime Lerner à la revue Carbusters, une revue fondée par la Commission européenne pour valoriser à travers le monde l’usage de moyens de transport alternatifs à l’automobile.

Jaime Lerner a été élu maire de Curitiba trois fois plutôt qu’une. Il a obtenu son premier mandat en 1971, à l’âge de 34 ans. C’est à lui qu’on doit d’avoir mis la ville de Curitiba sur la carte en créant un système de transport public d’avant-garde. On estime qu’il y a aujourd’hui 2,2 millions de passages par jour.

Un système rebutant pour le nouvel arrivant

Cependant, prendre l’autobus à Curitiba n’est pas aussi facile qu’il y paraît. Il est un peu hasardeux pour l’étranger de s’y retrouver : autobus vert, orange, jaune, gris, rouge, blanc, bleu pâle? Lequel prendre et où descendre? Les panneaux indiquant les arrêts sont à peu près inexistants, tout comme les trajets et horaires. Demander des informations aux autres passagers, c’est se rendre compte qu’ils n’en savent pas tellement plus que vous! Dans tous les terminaux et dans les tubes, des employés peuvent vous orienter… à condition que vous maitrisiez les rudiments de la langue portugaise!

Heureusement pour le nouvel arrivant, il y a la Linha Tourismo, une ligne d’autobus créée expressément pour les touristes désireux de parcourir la ville —sans avoir à se casser la tête. Pour 20 reais, soit une dizaine de dollars canadiens, il est possible de visiter quatre des 25 points touristiques offerts. Avec des autobus – parfois à deux étages – passant à tous les 30 minutes, de 9h à 17h et effectuant le trajet en boucle, sur une quarantaine de kilomètres, pendant environ 2 heures et demi. Il faut cependant prévoir toute une journée pour bien profiter de tout ce que le circuit a à offrir.

En comparaison avec plusieurs villes d’Europe, Curitiba a donc des efforts à faire avant de pouvoir se vanter d’être un modèle. Mais au pays du président Lula, tous ne jurent que par le système de transport de Curitiba. Il est vrai que si vous prenez l’autobus dans la plupart des autres villes au pays, vous serez ensuite extasiés par le système BRT de Curitiba!

Le lendemain de ma visite, les responsables des relations publiques de la ville de Curitiba étaient occupés avec un groupe de journalistes en provenance de Taiwan! Des maires, diplomates, politiciens de tous les continents, continuent en effet de visiter cette surprenante ville. Un bel exemple que le nord peut tout aussi bien apprendre du sud!

Voici les différentes couleurs d’autobus à Curitiba, chacun ayant une fonction qui lui est propre. Daltoniens, prenez garde à vous! • Vert : Ce sont les « interbairros »; ils circulent autour de la ville d’un quartier à un autre, dans le sens des aiguilles d’une montre, sans occuper la zone du centre. • Orange : les « alimentadors »: leur rôle est d’alimenter les différents terminaux. Ils font la liaison entre le terminal et un quartier particulier, et vice-versa. • Jaune : Ces autobus conventionnels transportent les passagers à l’intérieur d’un quartier donné. Ils sont indépendants du système. • Gris* : les « interdois », soit des autobus responsables de transporter rapidement les passagers d’un quartier à un autre. On retrouve peu d’arrêts sur ce type de ligne, d’où sa rapidité. Leur trajet est circulaire, autour du noyau central de la ville. • Rouge* : les autobus des lignes rapides, appelés les Express. On les reconnaît facilement, car ils sont biarticulés (autobus accordéon), avec une capacité de 270 passagers. Ils ne roulent dans les deux sens, mais que sur les voies réservées. On les retrouve au centre-ville, faisant la liaison entre des terminaux à forte densité de population. • Blanc : ou « interhospitais »; leur circuit passe par les principaux hôpitaux et cliniques de la ville. • Bleu pâle : les véhicules adaptés; trois fois par jour, lorsqu’il y a école, ils vont reconduire les handicapés dans les principales écoles adaptées de la ville. * À noter : Il faut se rendre dans un tube ou un terminal pour pouvoir embarquer dans ce type d’autobus. C’est aux différents terminaux qu’il est ensuite possible de réaliser un transfert.


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