
L’espoir de trouver de la vie sur Mars repose à présent sur une poignée de roches qui présentent des indices « excitants ». Mais pour en être sûr, il faudrait des études beaucoup plus approfondies que ce dont est capable le robot qui manipule en ce moment ces cailloux.
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Tout avait commencé l’an dernier avec une roche appelée Cheyava Falls. Une analyse réalisée par le robot américain Perseverance, qui roule sur Mars depuis 2021, avait découvert du « matériel organique ». Il ne s’agit pas de vie, mais de certaines des « briques » nécessaires à un être vivant.
Comme Perseverance roulait alors sur les flancs d’une rivière asséchée qui s’était jadis jetée dans un lac —aujourd’hui le cratère Jezero— la possibilité la plus tentante était qu’il s’agisse des restes de l’activité jadis réalisée par des bactéries. L’hypothèse était renforcée par la présence, à l’intérieur de la roche, de « taches » comparées alors à celles des léopards —mais d’une taille d’un millimètre— qui pourraient être les traces de réactions chimiques utilisées par ces hypothétiques bactéries.
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Depuis, Perseverance a détecté d’autres signes de ce qui pourrait avoir été une activité biologique, dans deux autres roches argileuses ramassées en deux endroits différents. Il s’agit de minuscules bosses contenant du phosphate de fer et du sulfure de fer, deux composés inhabituels pour la géologie du cratère Jezero, mais qui pourraient être tous deux le résultat, il y a des milliards d'années, d’une activité microbienne.
L’an dernier, les chercheurs étaient prudents, rappelant que ces taches pouvaient aussi être le banal résultat d’une activité « non biologique ». Cette fois, l’accumulation d’indices semble générer davantage d’enthousiasme, au point où le directeur de la NASA a déclaré au cours d’une conférence de presse suivant l’annonce de la découverte, le 10 septembre, que « cela pourrait être le signe de vie le plus clair que nous ayons jamais trouvé sur Mars ». L’annonce coïncide avec la publication de l’analyse de ces nouveaux cailloux dans la revue Nature.
Conférence de presse ou pas, la prudence reste de mise : les astrobiologistes —ceux qui étudient la possibilité de trouver de la vie ailleurs que sur Terre— utilisent une échelle de 1 à 7 pour évaluer le niveau de confiance qu’ils accorderaient à une éventuelle preuve de vie extraterrestre. Même avec ces trois cailloux, on en est encore au niveau 1, la « détection d’un éventuel signal ». Pour se rendre jusqu’au niveau 7, la « confirmation indépendante », il faudrait soit ramener ces cailloux sur Terre... soit envoyer un astrobiologiste là-bas.