Devrions-nous accepter d’un moins de 20 ans qu’il ignore la morale... parce qu’une partie de son cerveau n’est pas mûre ?

La question chicote l’économiste Ernst Fehr depuis qu’il a étudié le lien entre une zone du cerveau et la faculté que nous avons de punir. Jusque là, on croyait que cette zone supprimait notre capacité à décider de ce qui est juste. L’étude de Fehr suggère plutôt qu’elle nous rend moins égoïste.

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Pour arriver à ce résultat, les chercheurs de l’université de Zurich (Suisse) ont formé des paires de volontaires. Dans chacune, l’un des participants recevait 20 $, qu’il devait partager avec son collègue. Si son compagnon acceptait le montant offert, les deux participants gardaient leur part.

En termes purement économiques, le deuxième partenaire n’a évidemment pas avantage à refuser. Un maigre dollar est toujours mieux que rien ! Dans les faits toutefois, les volontaires ont majoritairement refusé les offres inéquitables, punissant ainsi la pingrerie de leur partenaire.

Les choses sont toutefois fort différentes lorsqu’on bloque l’activité d’une zone cérébrale située dans les lobes frontaux, la DLPFC (pour " dorsolateral prefrontal cortex ", en anglais). Dans ces cas-là, la plupart des personnes acceptent l’argent.

Cela fait dire à l’économiste américain Herb Gintis, interviewé dans la revue New Scientist, que " cette zone serait la partie du cerveau qui gère la moralité " et qu’elle serait impliquée dans la comparaison des coûts et des bénéfices d’une situation en termes de justice. Pour ce faire, elle réprimerait aussi des instincts fondamentaux comme celui d’agir égoïstement.

Le hic, c’est que cette zone devient mature tardivement, soit entre 20 et 22 ans. " Les adolescents seraient donc moins bien outillés pour se conformer aux normes sociales des adultes ", explique Ernst Fehr. La Chambre de la jeunesse, responsable d’entendre les causes relatives aux jeunes, devrait-elle étendre son action aux moins de 22 ans?

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