Vers la fin des années 1970, l'avènement des caméras numériques (CCD) a complètement révolutionné la recherche astronomique. En effet, l'efficacité accrue de ce type de détecteur par rapport aux traditionnelles émulsions photographiques (environ 50% p/r à 3-4%) a "instantanément" augmenté la taille des télescopes par un facteur 3 à 4. De plus, les images numériques ont accéléré le développement des méthodes d'analyses informatisées et pavé la voie aux techniques d'imagerie utilisées tant en astronomie que dans le domaine médical.

Cependant, à cause de leurs tailles très modestes par rapport aux plaques photographiques, ces dernières ont conservé leur utilité pour les projets de recherche nécessitant l'observation de vastes régions du ciel (par exemple les relevés cartographiques du ciel).

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Au cours des 15 dernières années, la technologie des CCDs s'est améliorée et leurs performances en font désormais des détecteurs quasi-parfait avec un taux d'efficacité de presque 100% (i.e. chaque photon incident est capté). La taille des CCDs a aussi augmenté de sorte que les nouvelles caméras numériques utilisées en astronomie remplacent avantageusement les bonnes vieilles plaques photographiques.

Ces récents progrès ont relancé avec succès les projets de recherches axés sur la cartographie du ciel du type "survey". Un des bons exemples des dernières années est le relevé du ciel connu sous le nom de "Sloan Digital Sky Survey" (SDSS). Ce type de relevé permet la découverte de nouveaux phénomènes ou de nouveaux type d'objets (naines brunes, galaxies actives, étoiles variables, etc.).

Récemment, un consortium scientifique regroupant une vingtaine d'observatoires américains (NOAO, University of Arizona, Caltech, ...) a entrepris la construction du Large Synoptic Survey Telescope (LSST). Il s'agit d'un télescope de 8.4m de diamètre, muni d'une caméra numérique de 3 milliards de pixels permettant d'observer tout le ciel accessible une fois par semaine. Le LSST devrait commencer ses premières observations vers 2013. Les objectifs du LSST sont très diversifiés: étude de la distribution de la matière sombre, étude des propriétés de l'énergie sombre, recherche de supernovae lointaines, recherche d'astéroïdes géocroiseurs, etc..

Compte tenu de la taille de la caméra numérique et du taux d'observation nécessaire pour couvrir le ciel à chaque semaine, on estime que le LSST produira plus de 30 téra-octets de données par nuit (30,000 Go)!!! Une quantité véritablement astronomique d'informations qui devront être stockées, manipulées, accédées, et partagées avec efficacité.

C'est ici qu'entre en jeu Google, le moteur de recherche bien connu de la plupart des internautes. Le LSST a en effet conclu une entente de collaboration avec Google la semaine dernière. Le "partenariat public-privé" (!!) permettra une gestion plus efficace de l'immense base de données du LSST et offrira des outils de recherche spécifiques à ces observations tant pour les astronomes professionnels que pour le grand public. Peut être assistons-nous à une autre révolution de l'astronomie ?

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