Prévoir et prédire les risques naturels.

De nombreux exemples montrent qu'on peut réduire l'impact des risques naturels en faisant des prédictions précises. En ce qui concerne les volcans, on peut en général prévoir le risque d'éruption suffisamment tôt pour prendre des mesures de précaution. Une éruption volcanique est précédée d'une remontée et accumulation de magma dans une chambre magmatique à faible profondeur. Cette remontée s'accompagne de phénomènes micro sismiques et l'accumulation de magma provoque un bombement de la surface facilement détectable. Maintenant, les mesures satellitaires permettent de mesurer des mouvements centimétriques de la surface de la Terre et de surveiller à distance tous les volcans. Ainsi, si la violence de l'éruption du Mont Sainte Hélène avait surpris, l'éruption elle-même était attendue et la région avait été évacuée. Même dans les régions à risque volcanique élevé, on peut donc espérer que la surveillance continue des volcans et la prédiction des éruptions volcaniques réduira les pertes humaines.

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Pour ce qui est des tremblements de terre, il n'est pas possible de faire des prévisions suffisamment précises pour être utiles. Dans les années 70s, les géophysiciens pensaient que les propriétés physiques des roches changeaient près du point de rupture. Ainsi la détection de légères variations de la vitesse des différentes ondes sismiques, ou d'autres paramètres physiques, aurait permis de prévoir l'imminence d'un tremblement de terre. Les chercheurs soviétiques suivaient une piste semblable et avaient une station expérimentale à Garm dans le Pamir. Ces espoirs se sont montrés illusoires et la station expérimentale de Garm est maintenant abandonnée. Nous avons aujourd'hui d'autres méthodes à notre disposition, en particulier des mesures de déformation à l'aide de satellites. Aux Etats-Unis, la faille de San Andréas en Californie est surveillée par des réseaux de sismomètres et des mesures de déformation sont faites en permanence. On a bâtit un véritable observatoire souterrain pour étudier le comportement de la faille en profondeur. Il y a donc espoir, mais on est encore loin de pouvoir faire des prédictions.

Lors du tremblement de terre d'Izmit, en Turquie, on avait constaté qu'il y avait eu une série de tremblements de terre sur la faille anatolienne (le pendant turc de la faille de San Andreas) qui semblaient se déplacer vers l'ouest. Il est donc possible, mais pas du tout certain, que le prochain gros tremblement de terre se produira donc à l'ouest d'Izmit, et cela pourrait donc être à proximité d'Istanbul. C'est d'autant plus inquiétant que l'expérience d'Izmit montre que beaucoup de constructions ne résisteraient pas à un gros tremblement de terre. Quoi qu'il en soit, il est indispensable qu'Istanbul soit préparé pour y faire face.

On a évoque beaucoup de corrélations plus ou moins plausibles, entre l'activité sismique, les marées, le niveau d'eau des fleuves et des lacs, etc. On avait même parle d'un effet Jupiter (du a l'alignement des planètes) qui aurait du provoquer des tremblements de terre catastrophiques en 1982. Le livre qui annonçait ces catastrophes s'est très bien vendu, mais il ne s'est rien passé de particulier en 1982. Je ne crois pas qu'il y ait un lien direct entre les tremblements de terre et les variations climatiques récentes. A plus long terme, par exemple, la retraite des glaciers qui couvraient le Canada et la Scandinavie, il y a 20,000 ans, a eu un effet sur la sismicité.

Aujourd'hui, en Amérique du nord, le risque le plus énorme concerne la région des Cascades (l'Oregon, Washington, l'île de Vancouver) relativement peu active mais ou des tremblements de Terre de magnitude 9 ont eu lieu dans le passe, le plus récent, le 26 janvier 1700, a 21.00. Là non plus, on ne sait pas quand aura lieu le prochain gros tremblement de terre, mais la région est sous haute surveillance et des plans sont déjà établis pour faire face. Espérons que ce ne sera pas nécessaire.